Durant tout le long règne du vieux général Lansana Conté qui « ne dialogue pas, mais qui commande », le pouvoir est bâti sur un clan, une famille, des proches. Le quart de siècle aura ainsi été meublé et mené. La suite, on la connait : un système politique fermé et l’émergence d’une bande de zélés agissant au nom du père, du frère de la première dame, ou dernière épouse, etc. Conséquence : abus à n’en plus finir. Tous les leviers du pouvoir étaient détenus par des proches : mines, finances, … Condé est à la lisière de la gouvernance Touré et Conté. S’il n’est tout simplement pas pire que son prédécesseur.
Cette page est tournée, pouvait-on alors se précipiter à conclure. C’était trop vite aller en besogne : les discours ont changé, les hommes aussi ; mais les pratiques sont là. Identiques, sinon presque. Certes, Alpha Condé n’a jamais apprécié la gouvernance de son prédécesseur. Même si, aujourd’hui, ce nouveau patron de Sékhoutouréya ne s’est entouré que des faiseurs de roi qui écumaient Wawa et ailleurs. Cet opposant historique nous a soûlés avec de beaux discours … orientés et mal à propos. Il indexe toujours les autres à être à la base du retard de la Guinée. Ces autres ? Suivez mon regard. Mais Alpha Condé ne s’est pas du tout écarté de la gouvernance Conté qu’il tance à chaque fois que l’occasion lui est offerte. « Le peuple veut le changement ? Nous ferons le changement et je n’ai pas de sentiments. Je commencerai par ma famille. Ma femme c’est pour les affaires domestiques. Elle peut aussi s’occuper des affaires sociales. » Trois ans environ depuis cette déclaration, Alpha Condé pourra-t-il tenir le même discours, eu égard à ce que les Guinéens voient et entendent quant à la gestion des affaires publiques, notamment les mines ?
La main sur le palpitant et avec tous les échos qui nous parviennent, le président guinéen ne peut plus tenir un tel langage, parce que pris dans un engrenage sans commune mesure. De quoi faire tanguer ‒ en pleine tempête ‒ le navire du changement. Alpha Condé lui, pense trouver ses ennuis au sein de ses opposants qui ont géré le pays bien avant lui. En attendant, à cette mi-mandat, on observe les yeux hagards, trois choses qui alimentent réellement la gouvernance d’Alpha Condé : l’imposture, le clan et les richesses du pays, notamment les mines. Ces ressources-là sont confisquées par un clan, une tribu, etc. L’imposture érigée en système de gouvernance fait en sorte que la population soit confinée à la résignation. Et pourtant, après son investiture, le président guinéen avait dit que s’il s’était battu, c’était pour servir le peuple (?), tout en étant conscient que « certains nous attendent au tournant ».
A notre avis, ce tournant-là est arrivé. Ce simple bétail électoral que constitue le peuple, semble en effet, comprendre les visées inavouées et peu loyales des politiciens. Pour dire tout net, on est déboussolé, désabusé, etc. par la façon dont un clan jouit des délices des ressources publiques. Dans cette galaxie, on retrouve fils, épouse, amis, collègues, connaissances, copains, etc. Ce à quoi de nombreux Guinéens ne s’attendaient pas. Surtout quand le président Condé avait à un moment donné rappelé que : « Mon fils n’est pas un homme d’affaires, ni un entrepreneur en quoi que ce soit. Il a fait ses études aux USA, il a travaillé au Brésil, puis à Londres. Il est venu en Guinée pour m’aider, après le décès de mon frère Malick. Je parle mal anglais, aussi lui ai-je demandé de me servir de traducteur et de suivre pour moi les dossiers de la coopération avec l’Afrique du Sud de mon ami Zuma… »
Il n’en faut pas plus pour confirmer à bien des égards la gestion du pays par un clan. Sinon comment comprendre cette démarche d’Alpha Condé, alors qu’il a des conseillers autour de lui, des ministres que lui-même a nommés sans tenir compte de leurs aptitudes ou de leur passé ? De toute évidence, Africamining Intelligence paru le 15 novembre 2012, met à nu des manœuvres du clan Alpha Condé. Décryptage ! Mohamed Alpha Condé, fils du président, s’occupe de l’axe Brasilia – Conakry pour offrir des largesses à Vale, aujourd’hui sous d’autres cieux. Le fils lorgne aussi du côté de la CBG. Djenè Kaba Condé, l’épouse du président est ambassadrice de China Power Investmentcorp. Cette ancienne étudiante de l’Université de Conakry « nourrit un vif intérêt pour les questions minières depuis la tenue du symposium sur les mines à Conakry, en mai 2011 ». Mamadi Kaba Guiter, le beau-frère lui est actionnaire à la défunte Badam, il est le PDG d’une société de travaux publics et de terrassement. Il a un œil sur Aredor… La liste est bien longue.
C’est dire que les discours qui nous soûlent, tranchent souvent avec la réalité du terrain. Pour l’instant, la population cherche désespérément le navire du changement qui est parti du quai depuis des lustres mais qui est encore grippé en plein océan en colère. Aux autres bandes d’opportunistes, ils n’ont qu’à continuer à « réaffirmer leur totale adhésion aux idéaux de changement, de paix et de réconciliation nationale ».
Thierno Fodé Sow (in Guineeactu)
Mon frère si tu n’a rien a dire tais toi tu parle de kaba guiter alpha a trouver ce dernier a des actions a badam ils avait des contrats de TP.vous les journalistes guinéens vous êtes très limités.n’importe quoi.