[dropcap]L[/dropcap]a classe politique guinéenne est divisée sur l’ordre d’organisation des élections. Selon la commission électorale, il est techniquement impossible d’organiser les communales et la présidentielle au cours de l’année 2015. L’institution en charge des élections a, dans son calendrier électoral, indiqué que la présidentielle se tiendra au mois d’octobre prochain et les communales en mars 2016.
Une proposition que rejettent en bloc les opposants au régime du président Alpha Condé qui, depuis quelques semaines, ont renoué avec les manifestations sur les places publiques pour contester l’ordre d’organisation des élections. Ils estiment qu’il est possible d’organiser les communales avant la présidentielle afin d’élire les conseillers communaux dont les mandats sont arrivés à terme.
Pour le président de la République, ‘’il n’a jamais été question dans notre accord des élections communales qui n’ont pas eu lieu depuis 2005’’. Le Pr. Alpha Condé, dans un entretien avec Le Monde, affirme que les mairies et les délégations spéciales, installées après son accession à la magistrature suprême, ne jouent aucun rôle dans les élections.
‘’La preuve, nous avons eu des législatives [en septembre 2013] et le pouvoir n’a eu qu’une majorité relative. Vous connaissez un pays en Afrique où le pouvoir en place n’obtient pas au moins 70 à 80 % des députés ?’’a questionné le chef de l’Etat qui précise par ailleurs que la ‘’Constitution prévoit que si l’élection présidentielle n’est pas organisée avant la fin du mandat, il n’y a plus de pouvoir’’.
Lançant des piques à l’endroit des adversaires politiques, Alpha Condé estime que les ‘’opposants en Guinée n’ont pour programme que de jeter des pierres et de casser. Ils ont été très clairs en disant qu’ils allaient manifester jusqu’au renversement du pouvoir.’’.
En agissant ainsi, accuse le président Condé, leur objectif est de ‘’créer le chaos, d’avoir beaucoup de morts pour arriver à une crise grave et au final un coup d’état militaire’’, avant de rappeler son passé d’opposant historique : ‘’Moi, je me suis battu pendant quarante ans pour la démocratie, je vais tout faire pour qu’elle continue, je ne vais pas frauder, mais la liberté de manifester doit aller avec la protection de la vie et des biens des citoyens’’.
Sidy BAH, pour VisionGuinee.Info
00224 628 32 85 65/sidy.bah@visionguinee.info