[dropcap]E[/dropcap]n marge du sommet économique Forbes Afrique de Brazzaville, le président Alpha Condé a accordé un entretien à la chaîne Française TV5 Monde. Avec le journaliste Antoine Fonteneau, le numéro un Guinéen a abordé plusieurs questions allant de la gestion de l’épidémie d’Ebola par le gouvernement, la renégociation des contrats miniers aux relations du président avec l’opposition.
Selon notre confrère Antoine Fonteneau, le virus Ebola est dans une situation incontrôlable en Guinée. Un avis que le président Alpha Condé ne partage point. Il soutient mordicus que la ville Gueckédou est le seul point noir en Guinée où sévit le virus à fièvre hémorragique. ‘’Le rapport fait cette semaine révèle qu’il n’y a plus de cas à Conakry. Le seul point qui reste encore, c’est Gueckédou parce qu’au début trois villages n’acceptaient pas que les médecins y viennent. Et ça c’est la situation générale’’, estime le Chef de l’Etat.
A propos de la renégociation des contrats miniers, Alpha Condé est catégorique. ‘’Tous les contrats signés à l’époque étaient contre la Guinée’’. Poursuivant, il affirme ; ‘’il y avait des gens qui avaient des permis et gagnaient beaucoup d’argent en bourse. Ils ne savent même pas où se trouve la mine. Donc, nous avons renégocié les contrats et là nous venons de signer trois grands projets dont celui avec Rio Tinto pour 20 milliards de dollars, Mubadala 5 milliards et CPI pour une valeur de 6 milliards de dollars. On vient de signer un contrat avec Alliance Mining Commodities (AMC)’’, se félicite Alpha Condé, au micro de TV5.
En ce qui concerne les retombées économiques des projets miniers, Alpha Condé confie être plutôt intéressé par le développement du chemin de fer. A l’en croire, le développement d’un pays est basé sur le chemin de fer. ‘’La voie ferrée que nous construisons va traverser 4 pays de la sous-région. Nous allons avoir un port en eaux profondes. Ce que la mine va rapporter permettra à la Guinée de doubler son produit intérieur brut. Mais ce qui m’importe surtout, c’est l’effet induit du chemin de fer et du port en eaux profondes et la possibilité de développer beaucoup d’autres secteurs à partir du chemin de fer’’.
Dans la même lancée, Alpha Condé accuse les leaders de cette opposition d’avoir signé dans le passé de mauvais contrats. ‘’L’opposition, c’est les anciens premiers ministres. Qui a signé les mauvais contrats miniers ? Je ne peux pas aller plus loin’’, répond-t-il. ‘’J’ai récupéré Simandou 1 et 2 et vous savez ce que ça m’a coûté. Aujourd’hui, j’ai fait un code minier que tout le monde trouve révolutionnaire. Dans tous les contrats, j’ai pour la Guinée 15% d’actions gratuites non dissoluble. C’est-à-dire vous ne pouvez pas augmenter le capital pour diminuer la part de la Guinée. C’est eux (les anciens premiers ministres) qui ont signé les mauvais contrats. Ce qu’ils disent n’a aucune importance,’’ rétorque le président de la république.
Parlant du retrait de l’opposition politique du parlement, le locataire de Sékhoutouréya dit qu’aucune crise n’existe à l’assemblée nationale. ‘’Ils (les opposants) ont quitté, mais tous les projets de loi ont été ratifiés. Qu’ils soient à l’assemblée ou pas, nous avons fini les élections législatives, je n’ai plus de problème. Le débat, c’est au parlement. S’ils ont quelque chose à dire, qu’ils le fassent au parlement. Moi je m’occupe du développement de la Guinée et la politique, c’est au parlement’’, tranche le président Alpha Condé.
Ciré BALDE, pour VisionGuinee.Info
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C’est quand même étonnant, cette dernière phrase du président de la république : » Moi je m’occupe du développement de la Guinée, la politique, c’est au parlement ».
Peut-on développer la Guinée sans la politique?
Je suis entièrement d’accord avec M. Camara. Je pense que les guinéens devraient réfléchir sur les discours de ses dirigeants qui , aujourd’hui, mettent en mal les citoyens par rapport à la gouvernance du pays. Est-il normal qu’un président de la république demande à une assemblée nationale de s’occuper de politique qui est contraire à sa mission ? Dans quel pays sommes-nous ? Pourquoi ne doit-on pas respecter nos institutions ? C’est dommage …..
Eux les policiens avaient dit je cite: Allons aux élections même si c’est un singe qui gagne on va le suivre et voilà aujourd’hui. Quelle souffrance le peuple de guinée est soumis actuellement?