[dropcap]L[/dropcap]e chemin de fer Conakry-Kankan construit sous la colonisation est aujourd’hui l’ombre de lui-même. Un vestige, en somme ! Les rails ont été démantelés par des riverains, des gros bonnets tapis dans l’ombre. Parfois en pleine journée et embarqués pour le port de Conakry ou destinés à des marchés locaux. Personne n’a pipé le moindre mot. Des décennies après, Alpha Condé veut savoir la destination de ces rails Conakry-Kankan.
Et pour cela, il pointe du doigt Cellou Dalein Diallo, actuel adversaire politique qui fut ministre des Transports, des Equipements, etc. « Cellou a été ministre des Transports, le train marchait, Conakry-Kankan, Air Guinée aussi et on avait des bateaux. Où sont-ils partis ? Je rappelle, qu’en Afrique de l’ouest, les blancs ont construit trois chemins de fer. Abidjan-Ouagadougou, Dakar-Bamako environ 1200 km et Conakry Kankan 622 km. Aujourd’hui, Abidjan-Ouagadougou marche, Dakar-Bamako également aussi. Pourquoi Conakry-Kankan 622 km qui est une plus petite distance ne marche pas. Non seulement le train ne marche plus, mais les rails ont été aussi vendus. »
Ce que le président démocratiquement élu oublie ou tente d’omettre, c’est qu’à son arrivée lui-aussi, Fria marchait, l’usine produisait de l’alumine, les travailleurs bien que pas tout à fait à l’aise avec le partenaire russe, tournaient à plein régime. Que dire de la Sotelgui où les agents sont jetés en pâture ? Tous les jours un ministre de Condé fait saliver les travailleurs avec une éventuelle reprise de la société. Qu’on arrête de nous saouler avec des règlements de comptes à peine voilés. Si Dalein a vendu quoi que ce soit, qu’il réponde de ses actes. La justice est faite pour cela. Pourvu que ceux qui sont impliqués dans le bradage des biens de l’Etat, y compris les mines, des passations de marchés de gré à gré, quelle que soit leur nature, etc. soient traduits devant les tribunaux. Quoi de plus normal et de plus souhaitable ?
Seulement, la Guinée a besoin de savoir ce qui se passe et ce qui s’est passé. L’essentiel est de bannir la justice à deux vitesses. Le reste viendra seul. D’ailleurs, si ce ne sont pas des effets d’annonces auxquels il nous a habitués, Alpha Condé veut miser sur le nouveau parlement pour dénicher tous les délinquants économiques. « D’ailleurs, comme nous avons un parlement, il faut qu’il y ait le débat sur le bilan de chacun. S’ils ont envoyé le courant, où il est parti ? Il faut qu’on se dise la vérité sur le problème d’eau et le courant en Guinée. » De nombreuses têtes risquent de tomber. Tant dans l’opposition qu’au niveau des proches de la galaxie présidentielle. Et l’Arc-en-ciel lui-même risque de se faner. Vous avez dit changement, non ? Allons donc !