Aly Touré de la CRIEF à propos de Kassory Fofana : “les juges ont compris qu’il est lucide et sain d’esprit”
Alors que les avocats de l’ancien Premier ministre Ibrahima Kassory Fofana laissent entendre que leur client se trouve dans un état critique et a besoin d’être évacué pour éviter le pire, le procureur spécial de la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF) assure que les juges ont constaté tout le contraire après leur visite à la clinique Pasteur.
“Je ne critique pas le procès-verbal verbal qui a été établi par la chambre de jugement lorsqu’elle s’est transportée à la clinique Pasteur pour s’enquérir de l’Etat de santé de Kassory. Ce qui ressort du procès-verbal, on a plus besoin d’une contre expertise. L’idée, c’était de savoir si Dr Kassory Fofana pouvait parler. Parce que ses avocats ont voulu nous faire comprendre qu’il ne peut même pas parler et qu’il est dans une salle de réanimation alors que les juges l’ont trouvé dans une salle d’hospitalisation. Il leur a parlé de façon très audible”, fait remarquer Aly Touré dans le Before des GG.
A l’en croire, “dès lors que le prévenu peut s’exprimer, il peut vous répondre valablement. Il est dans sa logique, il ne veut pas comparaître. A partir de l’hôpital, il a fait une tribune de 15 pages dans laquelle il a exprimé clairement sa volonté de ne pas comparaître devant la chambre de jugement de la CRIEF, non pas parce qu’il est malade, mais il dit qu’il ne comparaîtra pas, parce qu’il n’a pas confiance à la chambre de jugement”.
Alors que des voix s’élèvent pour exiger une contre-expertise sur l’état de santé de l’ancien Premier ministre, le procureur Aly Touré estime que cela n’a pas lieu d’être.
“Je me suis dit qu’il n’y a pas de contre-expertise possible. Ils n’ont qu’à aller dans la seconde étape de la procédure qui consiste à ordonner la clôture des débats et envoyer les partis dans les plaidoiries et réquisitions. On ne cherche pas sa maladie. La chambre de jugement n’est pas une chambre médicale qui doit rechercher les pathologies d’un individu. Non ! Ce ne sont pas des experts médicaux. Ce sont des juges qui ont un dossier à juger. Ils étaient partis là-bas parce qu’ils ont convoqué le médecin de Kassory Fofana qui est venu faire sa déposition à la barre”, souligne-t-il.
“Les juges se sont déplacés pour aller entendre le prévenu dans son lit. Ils l’ont entendu et ont compris qu’il est lucide et sain d’esprit. Il répondait de façon logique aux questions. Ils ont établi un procès-verbal à cet effet. La contre-expertise, c’était pour démontrer quoi ? Qu’il ne peut pas parler alors qu’il a parlé aux juges. Il a répondu de façon cohérente aux juges. C’est pourquoi, je dis que la contre-expertise n’a pas lieu d’être”, tranche le procureur de la CRIEF.
Djiwo BARRY, pour VisionGuinee.Info
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