Le Premier ministre Bernard Gomou a présidé mercredi la cérémonie de lancement officiel de la mercuriale des prix en République de Guinée. La rencontre s’est déroulée en présence de la ministre du plan et de la coopération internationale et des partenaires au développement de notre pays.
Dans son discours qui a ponctué la rencontre, la ministre du plan et de la coopération internationale a rappelé que depuis l’avènement du Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD), le gouvernement guinéen a entrepris ‘’plusieurs réformes majeures pour qualifier davantage la gestion des finances publiques, à travers notamment la rationalisation des dépenses de l’Etat, en vue d’améliorer la gouvernance et la transparence dans la gestion des affaires publiques, conformément à la vision du président de la République’’.
C’est dans cette perspective que le département en charge du plan et de la coopération Internationale, dirigé par Rose Pola Pricemou, a élaboré un référentiel des prix, plus connu sous le nom mercuriale. Ce référentiel devra servir de guide pour les acteurs de la chaine de la planification, de la budgétisation et des dépenses publiques aux niveaux central, décentralisé et déconcentré.
‘’En raison de la volatilité et de la liberté de détermination des prix, les acquisitions des biens et des services par l’Etat peuvent parfois s’effectuer sur la base des prix difficilement appréciables, compte tenu de la diversité des sources d’informations et du manque de référentiel de prix actualisé’’, souligne-t-elle, précisant que pour les ‘’mêmes biens ou les mêmes prestations, les prix proposés par les soumissionnaires peuvent varier du simple au double, voire davantage. Ces pratiques engendrent d’importantes dépenses publiques inefficientes’’.
Par ailleurs, selon la ministre du plan et de la coopération internationale, ‘’l’évolution du taux d’inflation peut favoriser une forte distorsion des prix des biens et des services sur le marché impactant ainsi les prévisions budgétaires tout en érodant le pouvoir d’achat de l’Etat et des citoyens’’.
Une situation qui a amené son département, à travers l’Institut national de la statistique (INS), à réaliser une enquête nationale sur les prix de référence des biens et des services achetés par l’Etat, pour servir de repères aux acheteurs publics. Cette démarche vise à contribuer à la rationalisation des dépenses publiques et à l’amélioration de la gestion des finances publiques de notre pays.
‘’Le référentiel des prix ou la mercuriale est un outil de contrôle et d’orientation permettant aux services publics d’apprécier les prix proposés par les soumissionnaires, d’élaborer et d’exécuter un budget cohérent et efficient des activités réalisées par l’Etat. Il s’agit en effet d’un instrument de bonne gouvernance, qui permettra notamment de disposer d’un meilleur cadrage pour la programmation des dépenses publiques’’, explique la ministre Pricemou.
Avant de rappeler que ‘’l’élaboration de la mercuriale est une opération complexe, qui obéit à plusieurs étapes. Elle s’est déroulée au niveau des principaux marchés et points de vente à Conakry et dans l’ensemble des chefs-lieux des régions administratives de notre pays. Elle a consisté à la collecte, au traitement et à l’analyse des données sur les prix des biens et des services acquis par l’Etat’’.
Elle annonce que sur le plan opérationnel, pour faciliter l’accès et l’utilisation des données de la mercuriale, une plateforme digitale a été conçue. Elle offre aux utilisateurs la possibilité d’effectuer en toute sécurité des recherches sur les prix des biens et des services et aux principaux acteurs de la chaine des dépenses publiques de faire des annotations dans le but de procéder périodiquement à l’actualisation des prix de référence.
En matière de gouvernance, elle rappelle qu’étant donné que les prix des biens et des services peuvent varier d’une période à une autre, ‘’un compte d’accès sécurisé et personnalisé a été créé pour les cadres de la direction générale du budget, de la direction nationale du contrôle des marchés publics, de la direction nationale de la comptabilité matière et du matériel, de la direction nationale du contrôle financier, de la direction nationale du commerce intérieur et de la concurrence et de l’Autorité de régulation des marchés publics, afin de suivre l’évolution des prix et apporter des annotations en cas de variation des prix’’.
L’Institut national de la statistique est chargé d’examiner, chaque six moins, ces annotations afin d’identifier les produits dont les prix ont fortement varié. Par la suite, il mènera une enquête à échelle réduite pour actualiser les prix des biens et services concernés, l’échantillon étant constitués des produits ayant enregistré une forte variation des prix.
A l’issue de cette enquête, l’Institut national de la statistique procédera à la mise à jour de la base de données de la mercuriale. ‘’Si les ressources financières sont disponibles, l’INS actualisera l’enquête nationale à grande échelle tous les deux (2) ans afin de prendre en compte les changements intervenus dans la dynamique de prix’’, rassure la ministre du plan et de la coopération internationale.
Elle a tenu à souligner que la gouvernance et l’opérationnalisation de la mercuriale des prix se veut donc participative, inclusive et dynamique, pour répondre efficacement aux attentes et préoccupations des agents de l’Etat, des prestataires et des bénéficiaires des services publics.
Rose Pola Pricemou exhorte les uns et les autres à en faire bon usage afin de faire de la rationalisation des dépenses publiques une réalité pour une meilleure gestion des finances publiques de notre pays.
Pour le Premier ministre Bernard Gomou, en élaborant ce référentiel des prix, le gouvernement guinéen vient de ‘’matérialiser son engagement à renforcer la capacité des acteurs étatiques à mieux gérer et contrôler l’utilisation des ressources publiques dans un contexte macroéconomique mondiale déjà difficile. Le tout dans la perspective d’améliorer le panier de la ménagère’’.
Pathé BAH, pour VisionGuinee.Info
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