[dropcap]A[/dropcap]mirou Conté est un opérateur culturel qui n’a pas sa langue dans sa poche. Il vient d’être promu secrétaire général du ministère de la Culture et du patrimoine historique. Notre reporter a voulu connaitre ce dont il a hérité à ce département retranché à même dans un ancien magasin de la Société aurifère de Guinée.
VisionGuinee : Vous venez d’être promu secrétaire général du ministère de la Culture et du patrimoine historique. Dites-nous de quoi vous y avez hérité concrètement.
Amirou Conté : Quand nous avons pris fonction, nous avons organisé nos retraites qui nous ont conduits à élaborer un plan d’action prioritaire du ministère. Parce qu’il faut se dire la vérité, tout est à reprendre dans ce ministère. Vous avez constaté il y a quelques jours, le bâtiment lui-même a pris feu. Maintenant, pas de bureaux. Donc, nous avons trouvé une administration déliquescente. Nous avons trouvé qu’il n’y avait pas d’atmosphère de travail au ministère. Nous sommes en train de tout recréer. Prioritairement aujourd’hui, on cherche les locaux pour que les services puissent normalement travailler comme les services normaux. Mais, parallèlement, on est en train de promouvoir le plan d’action prioritaire que nous avons élaboré. Et nous avons initié des rencontres avec les départements, les services publics pour un plaidoyer pour la culture. Nous avons fait un certain nombre de ministères. Nous comptons continuer pour que les gens comprennent c’est quoi la culture et ce qu’elle peut apporter pour le pays.
Quelle démarcation peut-on faire aujourd’hui entre M. Amirou Conté, opérateur culturel et grande gueule et Amirou Conté, deuxième personnalité d’un ministère donc, bureaucrate ?
Je n’ai pas changé. Je suis encore opérateur culturel. Je dénonce les tares de la culture et de l’administration culturelle. Là où je suis, ce qui a changé, c’est seulement l’emballage, mais le contenu est le même. Je vais continuer de dénoncer ce qui ne va pas dans le monde culturel même si je suis secrétaire général. Nous sommes dans un pays où la culture n’est vraiment pas une priorité. Je pense qu’il faut le dire. C’est nous qui devons faire de telle sorte qu’on accorde de l’importance à la culture. Nous devons travailler à ce que les autorités se tournent vers la culture. C’est ce que nous sommes en train de faire maintenant. Si elles n’ont aucune information sur la culture guinéenne, elles ne peuvent pas prendre une décision. Donc, on ne leur en veut pas d’une certaine outre mesure. Mais, il faut quand même leur expliquer ce que la culture représente pour la Guinée et dans le développement durable de notre pays. Je vais continuer de dénoncer les insuffisances, les tares. Mais, je vais travailler maintenant en tant que secrétaire général du ministère pour faire avancer les choses.
Et un mot pour terminer ?
Je lance un appel aux autorités pour qu’elles aident vraiment le ministère de la Culture à voir des bureaux pour mieux travailler. Car, ce ministère est aujourd’hui dans la rue. Il n’y a pas de bureaux.
Mady Bangoura, pour VisionGuinee.Info
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