À quelques jours seulement de la date butoir pour le dépôt officiel des candidatures à l’élection présidentielle prévue le 28 décembre 2025, la Cour suprême n’a, à ce jour, enregistré aucun dossier. Ce silence est révélateur. Il ne s’agit pas d’un simple retard administratif ou d’un calcul politique ordinaire, mais du reflet d’une crise plus profonde, une rupture de confiance, une absence de dialogue sincère et un climat de peur, de doute et d’instabilité.

Nous ne pouvons pas continuer à faire semblant. Ce silence général doit interpeller tous ceux qui ont en charge le destin de notre nation. Il est de notre devoir, en tant que citoyens responsables, de lancer un appel urgent et solennel au Président de la République, au gouvernement, aux institutions républicaines, à la classe politique, à la société civile, aux leaders religieux et coutumiers, et à toutes les forces vives du pays.

Le peuple de Guinée n’a plus besoin de simulacres, d’élections bâclées ou de mascarades électorales qui plongent le pays dans la division, la violence et l’instabilité. Ce que notre peuple réclame, c’est la vérité, la justice, la paix et la cohésion nationale.

C’est pourquoi, dans un esprit de responsabilité et d’amour pour la Guinée, nous appelons au report de la présidentielle du 28 décembre. Non pas pour freiner le retour à l’ordre constitutionnel, mais pour le sauver. Car on ne bâtit pas une démocratie solide dans la précipitation, la peur ou l’exclusion.

Nous demandons :

• La suspension du processus électoral actuel pour permettre une remise à plat du calendrier et des conditions de participation.
• La tenue d’un dialogue national inclusif, impliquant toutes les forces politiques, sociales et morales du pays.
• La mise en place de garanties sérieuses pour des élections libres, transparentes, équitables et apaisées.
• Le respect de la Constitution et des aspirations légitimes du peuple de Guinée.

Le peuple guinéen mérite une transition réussie, porteuse d’espoir et non de tensions. L’histoire nous jugera sur notre capacité à éviter une nouvelle crise, à mettre de côté les ambitions individuelles pour penser au bien collectif. Guinéennes, Guinéens, il est encore temps.

Ne laissons pas passer cette opportunité d’écrire une page digne de notre histoire. Levons-nous pour exiger le bon sens, la paix et l’unité. Car une élection mal préparée aujourd’hui peut être le début d’une nouvelle fracture demain.

Que chacun prenne ses responsabilités devant l’histoire.

Aly Kaba
Analyste politique
Président de Brigade Citoyenne