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Après l’Afrique, crainte de fièvre Ebola au Canada

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Archives/Illustration. Après la Guinée frappée par des cas de fièvre hémorragique, dont celle provoquée par le virus Ebola, six cas suspects ont été détectés lundi au Liberia voisin. AFP/Desirey Minkoh
Archives/Illustration. Après la Guinée frappée par des cas de fièvre hémorragique, dont celle provoquée par le virus Ebola, six cas suspects ont été détectés lundi au Liberia voisin. AFP/Desirey Minkoh

Une personne développant les symptômes d’une fièvre hémorragique, comme celle provoquée par le virus Ebola, a été hospitalisée au Canada peu après son retour d’Afrique de l’Ouest. Elle a voyagé très récemment dans des pays touchés par le virus, comme le Liberia, a indiqué Denise Werker, directrice adjointe de la direction de la santé de la province de Saskatchewan (Ouest du Canada).

«Tout ce que nous savons, c’est que nous avons une personne gravement malade qui a voyagé dans un des pays où ces maladies sont détectées», a-t-elle déclaré lors d’une conférence de presse télévisée en faisant référence aux cas mortels de fièvre hémorragique virale en Afrique. Denise Werker a indiqué que la personne hospitalisée avait été mise à l’isolement et ses proches placés en quarantaine en attendant les résultats des analyses. Cette personne a développé les symptômes une fois rentrée au Canada et n’était donc pas contagieuse pendant la période d’incubation et donc au cours de son voyage en avion, a indiqué Mme Werker.

Elle a noté que les risques de contagion sont faibles puisque la transmission du virus s’opère par le sang ou les secrétions du corps. Sans vouloir assurer qu’il s’agissait du virus Ebola dans l’attente des analyses en cours, Mme Werker a cependant indiqué que les symptômes sont identiques, comme les fortes fièvres et des saignements de la bouche.

L’Afrique déjà touchée

Dans ce dossier, l’Afrique de l’Ouest est sur le qui-vive. Après la Guinée, frappée par des cas de fièvre hémorragique, dont celle provoquée par le virus Ebola, qui ont fait une soixantaine de morts depuis janvier, six cas suspects d’Ebola ont été détectés lundi au Liberia voisin, dont cinq mortels.

«Jusqu’à ce lundi matin, six cas ont été détectés, dont cinq sont déjà morts : quatre femmes et un enfant de sexe masculin», indique un communiqué du ministre libérien de la Santé, Walter Gwenigale, en précisant que le sixième cas est une petite fille, actuellement «sous traitement». Ces personnes, dont les nationalités n’ont pas été précisées, étaient venues du sud de la Guinée pour se faire soigner dans des hôpitaux du nord du Liberia, dans la région de Lofa, près de la frontière, selon le ministre.

Ce sont «des gens qui sont venus à des funérailles en Guinée et sont retournés chez eux» au Liberia, dans une zone frontalière, a pour sa part indiqué Marie-Christine Ferir, responsable des situations de crise de Médecins sans frontières (MSF), à l’AFP à Bruxelles.

A Conakry, le ministère de la Santé et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) ont indiqué que «la Guinée a enregistré du mois de janvier au 23 mars un nombre total de 87 cas suspects de fièvre hémorragique virale dont 61 décès», essentiellement dans le Sud. De premières analyses d’échantillons effectuées par l’Institut Pasteur de Lyon, en France, ont montré que ces cas de fièvre dans le sud de la Guinée étaient dus au virus Ebola qui provoque une fièvre hautement contagieuse, des vomissements et des diarrhées qui tuent dans la plupart des cas.

Aucun traitement pour la fièvre Ebola

Aucun traitement ne peut guérir cette fièvre. Seules des mesures préventives empêchent sa propagation, ce à quoi s’activent les autorités guinéennes, la Croix-Rouge locale et des organisations internationales spécialisés: OMS, Unicef, MSF-Belgique et MSF-Suisse.

En revanche, contrairement à ce que l’Unicef avait indiqué, les trois cas de fièvre hémorragique ayant provoqué deux morts à Conakry ne sont pas dus au virus Ebola, mais la nature de cette fièvre «reste à déterminer», a déclaré le Dr Sakoba Keïta du ministère guinéen de la Santé après avoir reçu les premiers résultats d’analyses à l’Institut Pasteur de Dakar.

Le ministère et ses partenaires ont notamment décidé le traitement gratuit de tous les malades dans des centres d’isolement, le traitement spécifique des corps des malades décédés et le recensement de toutes les personnes qui ont eu des contacts directs avec les malades morts – en particulier le personnel médical – et ceux présentant des signes de fièvre, diarrhée, vomissement, fatigue prononcée et/ou saignement. Des messages de sensibilisation sont diffusés dans tous les médias guinéens.

Sénégal, Côte d’Ivoire, Mali et Sierra Leone en alerte

Le Sénégal, la Côte d’Ivoire et le Mali ont annoncé avoir réactivé leur système de surveillance épidémiologique. En Sierra Leone voisine, des contacts ont eu lieu avec le gouvernement guinéen et des équipes médicales ont été envoyées à la frontière avec la Guinée. «A ce jour, aucun cas suspect de fièvre hémorragique à virus d’Ebola n’a été signalé sur le territoire malien», a affirmé le gouvernement malien, conseillant «d’éviter tout déplacement non essentiel dans les zones épidémiques».

En dépit des mesures de prévention prises, il y a des «risques réels de propagation» du virus Ebola en Côte d’Ivoire, car «la maladie peut facilement voyager. Les animaux (qui véhiculent le virus) ne connaissent pas de frontière», a affirmé à Abidjan Simplice Dagnan, directeur général de l’Institut ivoirien d’hygiène publique.

Le virus Ebola se transmet par contact direct avec le sang, les liquides biologiques ou les tissus des sujets infectés mais aussi par le contact avec des animaux infectés.

Le Parisien

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