Ce mercredi devant la barre du tribunal de Dixinn dans le cadre du procès du massacre du 28 septembre, l’ancien directeur général de la police nationale, Valentin haba a été appelé à donner sa version sur ce qui a poussé les chauffeurs des camions militaires contenant des corps à aller directement au camp Samory Touré au lieu de s’arrêter à la morgue de Donka.

‘’Prendre les corps, les embarquer dans un camion du stade du 28 septembre qui n’est pas loin de la morgue Donka pour venir atterrir non pas dans un hôpital, mais dans un camp, qui vous a instruit cela ?’’, lui demande Maitre Amadou Kamano.

L’ancien directeur général de la police de répondre : ‘’Le fait que nous nous soyons transportés au stade, c’est l’ordre de la loi qui relève de la compétence de la police. Quand vous prenez l’article 75, vous verrez quelles dispositions doivent être prises en cas de découverte d’un cadavre. Il est dit que c’est l’officier de police qui se transporte directement sur le lieu, prend des dispositions de sécurité, informe le procureur. Personne d’autre ne pouvait le faire’’.

Et l’avocat d’insister : ‘’Mais les corps ont dépassé l’hôpital qui était plus proche du stade du 28 septembre’’. ‘’La police n’ayant pas de moyens. Le ministre de la sécurité a choisi d’envoyer des camions qui sont venus et qui étaient des camions militaires. Ceux qui conduisaient étaient des militaires. Quand les camions ont bougé, on les a retrouvés au camp Samory Touré’’, répond le contrôleur général Valentin Haba.

‘’Ce qui revient à dire que comme ce sont des militaires qui conduisaient les camions, ces corps devraient aller forcement au camp. N’est-ce pas ?’’, cherche à savoir l’homme de droit. ‘’Nous n’avons rien dit si on avait pris simplement les corps pour les mettre dans un camion et laisser partir. Mais les avons suivis. C’est quand on a vu que les corps sont arrivés au camp que nous avons appelé le ministre’’, raconte-t-il.

‘’Est-ce qu’il n’y a pas eu des instructions fermes pour que ces corps soient déposés au camp afin de les trier et retirer certains ?’’  Face à l’insistance de l’avocat, l’ex-patron de la police affirme que ‘’vous avez dit que vous n’allez pas me contraindre à faire l’appréciation, mais vous revenez avec la même version’’.

A la question de savoir où sont partis les corps, le témoin réagit en ces termes : ‘’Demandez au général Sanoh, les 4 camions dont il parle, où sont partis les corps. Pour moi, parlons des 54 corps. Comme ça, c’est plus clair. Sur instruction du ministre de la santé, la prise en charge des deux camions a été immédiate. Et c’est sur ce point qu’on s’est séparés’’.

Abdoulaye Bella DIALLO, pour VisionGuinee.Info

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