[dropcap]C’[/dropcap]est un Sidya Touré détendu qui a rencontré samedi les militants de l’Union des forces républicaines (UFR). Fraichement rentré au bercail, l’ancien Premier ministre a levé un coin sur ses relations avec le défunt président Lansana Conté dont il fut le Premier ministre de 1996 à 1999.

Pendant les trois ans passés à la tête la Primature, Sidya Touré dit n’avoir discuté qu’à deux reprises avec le président Conté. La première, relevé-t-il, c’était à cause de la fourniture du courant électrique. ‘’Les gens sont allés lui raconter que j’ai acheté de mauvais groupes, usés, ceci et cela. Il s’est fâché. C’était la première fois qu’il élevait le ton sur moi’’, se souvient l’ancien Premier ministre.

La deuxième fois, c’était en décembre 1998, suite à l’arrestation d’Alpha Condé après les élections. ‘’Le président (Lansana Conté) a dit d’envoyer le dossier chez le Premier ministre. Ils sont venus me trouver avec le ministre de la Justice pour me dire qu’Alpha a été arrêté à Piné. J’ai demandé Piné c’est où ? Ils m’ont dit c’est à la frontière et qu’Alpha était à Koundara. J’ai répondu vous vous foutez de moi, vous m’avez dit qu’il est à Conakry, et maintenant à Koundara. On m’a dit non M. le Premier ministre, il y a un camp ici qui s’appelle Koundara et moi je ne savais même pas’’.

Et Sidya Touré de poursuivre : ‘’J’ai demandé qu’est-ce qu’il (Alpha) a fait ? On m’a répondu qu’il voulait traverser la frontière alors que le président avait signé un décret indiquant qu’on ne traverse pas la frontière pendant la période électorale. C’est un décret d’interdiction de sortie. Le citoyen qui s’approche de la frontière, la loi dit qu’on doit le retourner, pas de le mettre en prison. J’ai dit de le relâcher ou de ramener le dossier chez le président’’.

Ainsi dit, ainsi fait. Sidya et le président Conté auront un tête-à-tête pour évoquer le cas du détenu Alpha Condé. ‘’J’ai été voir Conté pour lui dire que le dossier n’est pas bon. Il m’a dit pourquoi ? J’ai répondu que lorsqu’un citoyen veut sortir, on le ramène, on ne le met pas en prison. Il m’a dit qu’il y a autre chose et que je ne comprends pas’’.

En réponse, l’ancien Premier ministre d’alors dit avoir conseillé au président Lansana Conté d’abandonner l’affaire. Et pour cause, explique-t-il, ‘’parce que le monde ne parlera que de ça. Quand on était à deux, ils ne criaient pas. Il m’a chargé d’amener le dossier au conseil des ministres’’.

Sidy BAH, pour VisionGuinee.Info

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