Arrestations arbitraires, séquestrations et autres formes de violations des droits humains, le Barreau de Guinée n’en peut plus. Réunis autour du bâtonnier et du conseil de l’ordre, les hommes en robe noire ont tenu ce mardi 16 juillet une Assemblée générale extraordinaire qui a abouti à plusieurs résolutions.
Au terme de la rencontre, le porte-parole du Barreau de Guinée a rappelé que ‘’depuis un certain temps, nous remarquons que des citoyens sont victimes d’arrestations et de détentions extrajudiciaires’’.
‘’Ils sont interpellés et détenus sans aucune forme légale. Le plus souvent, ces citoyens sont interpellés par des agents encagoulés sans convocation préalable qui ne sont munis d’aucun mandat de justice. Lorsqu’ils sont interpellés, ils sont gardés au secret sans possibilité pour eux d’accéder à leur conseil. Le pire dans tout ça, il y en a qui sont bénéficiaires de décisions de justice ordonnant leur libération. Malgré tout, ils continuent à être gardés sans possibilité de rencontrer leur avocat’’, martèle Maître Gabriel Faya Kamano.
Aujourd’hui, selon cet homme de droit, ‘’nul n’est à l’abri de tout cela. Nous l’avons rappelé dans nos différentes déclarations que nul ne peut denier au pouvoir public d’interpeller un citoyen lorsqu’il y a des raisons plausibles de le faire ainsi que des indices concordants contre lui d’avoir commis une infraction. Mais toute interpellation, toute détention doit être encadrée par les formes prescrites par la loi, notamment par le code de procédure pénale’’.
C’est pourquoi, dit-il, ‘’le Barreau de Guinée dénonce ces situations et a convoqué ce mardi une assemblée générale extraordinaire au cours de laquelle des résolutions ont été prises’’.
Premièrement, détaille-t-il, ‘’à compter de ce jour, nous observons un boycott total de toutes les audiences et sur toute l’étendue du territoire national jusqu’au 31 juillet à 23h59. Le cours des événements pourrait changer si les personnes interpellées et détenus illégalement ou arbitrairement sont présentées à un juge’’.
‘’Deuxièmement, le Barreau, sur le fondement de l’article 27 de la loi 014 portant organisation de la profession d’avocat qui lui donne la possibilité de se constituer partie civile en cas de violation grave des droits de l’homme, portera plainte contre X pour séquestration, enlèvement, tortures, traitements dégradants qui d’ailleurs constituent des crimes contre l’humanité’’, rajoute Me Kamano.
Avant de conclure qu’à côté de cela, ‘’le Barreau a acté qu’il faille organiser cette année la rentrée solennelle à l’image des autres Barreaux du monde’’.
La semaine dernière, dans une déclaration publiée suite à l’arrestation de Foniké Mengué et Billo Bah, le Barreau de Guinée a condamné ce qu’il qualifie d’actes “rétrogrades et liberticides”, avant d’inviter le ministre de la justice et le procureur général à prendre leurs responsabilités.
Abdoulaye Bella DIALLO, pour VisionGuinee.Info
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