Ultimate magazine theme for WordPress.

Arrivée de 132 migrants guinéens en provenance de Libye

0

[dropcap]M[/dropcap]ardi 5 septembre 2017, les équipes de l’Organisme des Nations Unies chargé des migrations – OIM Guinée étaient à l’aéroport de Conakry-Gbessia pour accueillir 132 migrants guinéens de retour de Libye.

Le vol spécial, affrété par l’OIM Libye, a atterri aux alentours de 18h, parmi les passagers, 10 femmes, 1 bébé, 3 enfants dont un mineur non-accompagné et 2 malades. Ces derniers ont été conduits à la Clinique Jean-Paul II pour des soins dès leur arrivée.

Ces migrants font partie des nombreux ressortissants guinéens qui vivent dans des conditions très difficiles en Libye, la plupart enfermés en centre de détention. On peut néanmoins noter le retour de familles, établies en Libye depuis plusieurs années, ayant choisi de rentrer en Guinée en raison d’une dégradation de la situation économique et sécuritaire sur place.

Tous ont fait appel à l’OIM pour un retour volontaire humanitaire, l’Ambassade de Guinée à Tripoli facilitant leur identification et l’obtention des documents de voyage.

L’OIM Libye a effectué des entrevues avec les migrants, des examens médicaux ainsi une assistance supplémentaire sous forme de kits, comprenant des vêtements et des chaussures avant le départ pour la Guinée.

Les équipes de l’OIM Guinée, du SENAH (Service National des Affaires Humanitaire), de la Croix-Rouge, des représentants du Ministère des Guinéens de l’Étranger et du Ministère de l’Action Sociale, étaient à l’aéroport pour les accueillir. Les migrants retournés ont été pris en charge par l’OIM Guinée qui leur a fourni un kit comprenant des effets de toilette, ainsi que de quoi se restaurer. L’OIM a procédé ensuite à leur enregistrement et à leur profilage. Ces données, une fois analysées, permettront à l’OIM de mieux saisir le profil des migrants irréguliers, d’en savoir plus sur les raisons de leur départ, leur parcours migratoire et leurs conditions de séjour en Libye.

Après cette étape de profilage, l’OIM a remis à chaque migrant une enveloppe équivalent à 50€, comme frais de prise en charge de leurs besoins immédiats (logement, nourriture, vêtements) y compris le transport secondaire pour rejoindre leur destination finale, en attendant d’étudier leur cas et ainsi pouvoir leur faire des propositions alternatives, pour assurer leur réintégration durable en Guinée, et ce dans les trois mois suivant leur arrivée, dans le cadre du programme de : « Renforcement de la gouvernance des migrations et de support à la réintégration durable des migrants en République de Guinée » financé par le fonds fiduciaire de l’Union européenne.

Un soutien psycho-social a été apporté dès l’aéroport aux migrants vulnérables à travers des entretiens individualisés réalisés conjointement par l’OIM, le Ministère de l’Action Sociale (protection) et la Croix-Rouge. Lorsque nécessaire, un support additionnel et personnalisé sera fourni afin d’assurer la prise en charge de leurs besoins immédiats. Les migrants retournés résidants à Conakry ont pu rentrer directement chez eux, les autres, originaires des différentes régions de Guinée, ont été hébergés pour une nuitée par le SENAH au Centre de transit de Matam. Ils pourront ensuite rejoindre leur destination finale.

Parmi les migrants de retour, Hassan*, menuisier de son état, il a travaillé pendant plus de 3 ans a Tripoli. Tout se passait bien pour lui quand en 2016, il a demandé à son épouse Mariam* de le rejoindre. Après la naissance de leur bébé, ils ont décidé de rentrer, les affaires devenant de plus en plus difficiles pour lui.

Djibril* quant à lui travaillait comme comptable avant son départ, dans un établissement très fréquenté par les expatriés en Guinée. L’activité a fortement diminué en 2014, lorsque le pays fut touché par l’épidémie à virus Ébola. Il est alors licencié et choisit de rejoindre l’Europe accompagné de son petit frère. Arrivés en Libye, ils ont tous deux été incarcérés. Il clame son désarroi d’être de retour seul, son petit frère étant toujours détenu à Gharian. Une plaie à l’épaule, causée par un gardien à l’aide d’un couteau, témoigne des difficiles conditions de vie dans les centres de détentions libyens.

Depuis début 2017 (au 28 août), l’OIM en Libye a aidé 6 946 migrants échoués (dont 18% de femmes) à retourner dans leur pays d’origine. Les trois-quarts d’entre eux étaient retenus en centre de détention. 3 473 sont admissibles à l’aide à la réintégration.

Le vol arrivé vendredi est le 7e depuis le début de l’année 2017 organisé par l’OIM pour des migrants guinéens en provenance de Libye (les six premiers concernaient 727 personnes). Il s’ajoute aux retours d’autres ressortissants guinéens en provenance du Bénin, du Cameroun, d’Égypte, du Maroc, du Niger, etc., également échoués dans leur parcours migratoire.

Pour rappel, le projet de « Renforcement de la gouvernance des migrations et de support à la réintégration durable des migrants en République de Guinée » est un projet issu d’une initiative conjointe entre l’OIM et le Fonds Fiduciaire de l’Union européenne.

Lancé en avril 2017, il sera mis en œuvre pendant une période de 3 ans et couvrira 6 régions administratives de la Guinée : Conakry, Boké, Mamou, Labé, Kankan et N’Zérékoré. Dans le cadre de ce projet, l’OIM Guinée assistera les migrants retournés, selon leur profil et leurs besoins, rendant possible la création d’une petite entreprise, l’implication dans une initiative entrepreneuriale collective et/ou communautaire, ou le suivi d’une formation professionnelle.

* Les noms des migrants ont été modifiés pour protéger leur vie privée.

Par l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) – Conakry

Place this code at the end of your tag:
Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Suivez nous sur les Réseaux sociaux !

Cliquez sur les boutons ci-dessous pour suivre les dernières actualités de VisionGuinee.info