[dropcap]N[/dropcap]ommé par décret présidentiel le 19 mars 2014, le gouverneur de Conakry s’est engagé dès les premières heures de sa prise de fonction à rendre à la capitale Guinéenne le titre de ‘’perle de l’Afrique de l’Ouest’’, nom qu’elle a perdu depuis belle lurette. Une opération d’assainissement de la ville de Conakry pilotée par la première autorité de la ville est lancée en toute pompe. Elle coûte à l’Etat plus de 3 750 000 000 de Francs Guinéens repartis entre le gouvernorat, le Service Public de Transfert des Déchets (SPTD) et les cinq communes de Conakry.
Selon la clé de répartition, la commune de Kaloum à elle seule a raflé 329 785 852 GNF ; celle de Matam bénéficie de 261 508 139 GNF. Quant à la commune de Dixinn s’est vue allouer 229 085 128 GNF, Ratoma 321 800 248 GNF et Matoto la plus grande commune a raflé le montant de 360 389 547 GNF.
1 086 514 577 GNF revient au Service Public de Transfert des Déchets et 561 204 259 GNF destiné au gouvernorat de Conakry et ses structures dont la police routière, celle régionale et municipale, la brigade verte, la direction régionale de l’environnement, service d’hygiène, et la communication.
Déjà, des voix s’élèvent pour fustiger cette clé de répartition. C’est le cas du président de la délégation spéciale de Ratoma qui est monté au créneau pour dénoncer l’implication du ministère des travaux publics dans cette opération d’assainissement. Sékou Batouta Camara soutient que le gouverneur de la ville de Conakry vient d’arriver, et qu’il y a certaines formules qui l’échappent. ‘’Il faut que Soriba Sorel Camara sache que l’argent que les maires ont reçu est destiné aux femmes balayeuses et à l’achat du carburant pour le nettoyage de la ville de Conakry’’, a-t-il précisé sur les ondes de radio Espace.
Pour le curage des caniveaux, Sékou Batouta a tenu à clarifier que le montant n’a pas été versé aux différentes mairies. Le montant est allé dans le compte du ministère des travaux publics, a-t-il révélé. ‘’Le ministère des TP ramasse les ordures dans les fosses pour les déverser sur la route. Et quand il pleut, ces ordures retombent dans les fosses’’, a-t-il déploré, réclamant de vive voix le retour des fonds nécessaires au curage des fosses dans les comptes des mairies de Conakry.
Le président de la délégation spéciale de Ratoma a tout de même rassuré que les 34 chefs de quartiers de sa juridiction travaillent ensemble pour définir les stratégies d’assainissement de la commune. En tout cas, Soriba ‘’Solution’’ Camara a prévenu les élus locaux. ‘’Si je me promène dans les quartiers et que je trouve des ordures entassées, le chef de quartier devra expliquer où sont allées les ressources allouées à sa zone’’, a-t-il déclaré lors d’une rencontre avec des cadres et présidents des délégations communales de Conakry. Le chef de quartier de Yimbaya en a déjà fait les frais. Six autres viennent de payer le lourd tribu. Le gouverneur les a débarqués pour inefficacité chronique de six autres chefs de quartiers dans le cadre du fonctionnement administratif, dit-on.
Sidy BAH, pour VisionGuinee.Info
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