Assemblée générale de l’UFDG à Abidjan: l’ombre de Bah Oury plane sur les assises
[dropcap]S[/dropcap]auf changement de dernière minute, la fédération UFDG-Côte d’ivoire (Union des forces démocratiques de Guinée) tiendra ce 25 mai 2014, sa première assemblée générale ordinaire depuis sa création, survenue lors des dernières élections générales qui ont vu la défaite de son chef de fil, Cellou Dalein Diallo, face au candidat de l’alliance RPG Arc-en-ciel, l’actuel Président, Alpha Condé. Le lieu choisi est la maison des anciens combattants de Treichville.
Si ce « congrès » se tenait à la date indiquée, ces assises que les responsables du parti qualifient de congrès de la maturité sera essentiellement axé sur la restructuration du parti, au niveau local, avec le rajeunissement des dirigeants, l’examen de la situation financière peu enviable, malgré la présence dans le bureau fédéral de certaines personnes dont le seul mérite est d’être financièrement nanties, mais aussi et surtout le renouvellement des instances, avec en ligne de mire l’élection d’un nouveau « fédéral », qui équivaut au président du parti, au niveau local. Un poste hautement disputé cette année, dit-on sous l’arbre (symbole du Parti), car bien que candidat à sa propre succession, l’actuel « fédéral », Docteur Ibrahima Diallo, considéré comme un modéré, ne sera pas seul en lice. Son fauteuil est lorgné par le chef de file des faucons, qui est partisan de la « foulanisation à outrance » du bureau fédéral. Une attitude que ses détracteurs interprètent comme une façon de masquer une carence politique notoire.
Mais les observateurs notent que cette Assemblée se tient dans une période marquée par une suspicion généralisée au sein cette fédération qui n’arrive pas combler les exigences des militants, de plus en plus attentifs aux échos de la direction nationale du parti, à Conakry, ou l’actualité reste dominée par les dissensions entre le Président et le vice-président de l’UFDG.
Ce sentiment de méfiance remonte jusqu’au bureau fédéral, où les uns et les autres ne se font plus confiance. L’heure n’est plus à cet unanimisme de façade qui régnait jusque-là, entre camarades. Ce n’est plus un secret, la mésentente entre le Président Cellou D. Diallo originaire de Labé et Monsieur Bah Oury, natif de Pita risque de mettre à nu le malaise qui couve depuis un certain temps au sein de la fédération d’Abidjan. Au point que certains n’hésitent plus à dire que cette assise sera un duel à distance entre Bah Oury dont les partisans sont de plus en plus nombreux, et ceux de Cellou Dalein Diallo, qui peine à trouver la meilleur façon d’inculquer la culture de « militant démocrate », à ses partisans, qui voient en lui, plutôt un frère, qu’un leader politique. Il se profile donc, un affrontement entre Pros-Dalein et pros Bah Oury.
Récemment, un responsable du parti, et non des moindre disait, sous le couvert de l’anonymat être en contact permanent avec Monsieur Bah Oury. « On s’appelle régulièrement, et mes amis et moi avons même l’intention de l’inviter ici ; après tout, c’est notre frère, il est donc normal qu’il vienne nous rendre visite ici, comme il l’a fait aux militants de Dakar. ».
Il est donc fort à craindre que le Parti de l’arbre, cher à Dalein ne se déchire ce 25 mai, à cause des antagonismes, que les uns et les autres avaient su taire jusqu’au jour où, les ressortissants du grand Timbi se souviennent que Bah Oury est un des leurs, et qu’il mérite un bien meilleur traitement que celui que lui font subir les inconditionnels de Dalein. D’ailleurs, ces derniers se souviennent encore de l’accueil glacial réservé à leur frère Moctar Diallo de passage à Abidjan, l’année dernière qui, bien qu’allié de Dalein n’a eu droit à aucune considération de la part du bureau fédéral, simplement, disent certains, parce qu’il est de… Pita. C’est peut-être pour éviter ce clash que d’aucuns qualifient d’inévitable, qu’un comité de sages soit mis en place dans le but de réconcilier les deux tendances, à travers des rencontres initiées dans les deux camps. Reste à savoir s’ils parviendront à les ramener à la raison. Nous reviendrons largement sur cette assemblée générale de tous les suspens.
Lamine Soumah, à Abidjan (Le Banco)