Assistance aux familles des médecins morts d’Ebola : A quand l’effectivité de la promesse d’Alpha Condé ?
[dropcap]L[/dropcap]a fièvre hémorragique virale qui a fait son apparition en début d’année au sud-est de la Guinée avait fait plusieurs victimes, notamment du rang du personnel soignant. Certains agents de santé la confondait à la malaria ou encore à la fièvre typhoïde. Selon le dernier rapport, le virus a tué 35 médecins qui voulaient pourtant sauver des vies, mais en vain.
Cela n’a pas laissé indifférentes les autorités de Conakry qui ont voulu se montrer sensibles et qui ont tout de suite promis d’apporter leurs soutiens à leurs familles respectives. C’est pourquoi à la faveur de sa deuxième conférence de presse, le président de la République a annoncé l’accompagnement par le gouvernement, des familles des médecins décédés par suite d’Ebola. Alpha Condé a chiffré cette assistance à hauteur de 10.000 dollars US par famille éplorée.
Plus d’un mois après, la promesse du chef de l’Etat tarde toujours à se réaliser sur le terrain. C’est du moins ce que révèlent ces familles qui déclarent vivre le pire moment de leurs vies depuis le décès des siens. Après une veuve dont le mari est décédé d’Ebola, c’est un jeune étudiant qui est passé ce mardi sur les antennes de la radio Espace pour éclairer la lanterne de l’opinion publique sur le quotidien vécu par sa famille depuis la mort de son défunt père qui était neurologue, en service au centre hospitalier sino-guinéen de Kipé.
Selon Ibrahima Siaka Camara, sa famille n’a bénéficié d’aucune aide de la part du gouvernement. Cependant, M. Camara a reconnu avoir reçu une assistance du Programme alimentaire mondial (PAM) et aussi le ministre de la Culture et du patrimoine historique, Ahmed Tidiane Cissé à titre personnel.
Stagiaires pour la plupart, ces médecins ont perdu leurs vies en voulant en sauver d’autres. Et à la Caisse nationale de sécurité sociale, il faut avoir servi 15 ans durant pour bénéficier d’une quelconque couverture, dit-on.
A l’allure où vont les choses, il y a lieu de s’interroger à quand l’effectivité de la promesse tenue en toute sincérité par le président de la République, ou à qui profiteraient alors ces fonds ? C’est la réponse à toutes ces inquiétudes que les pauvres familles attendent des autorités guinéennes quand on sait que ces familles, à part la part de leurs parents, sont sujettes à toutes sortes de stigmatisations de la part de l’environnement social où elles évoluent.
Mady Bangoura pour VisionGuinee.Info
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Une bien pénible situation!C’est un drame dans le drame. Et notre président trouve que c’est une chance pour le peuple guinéen d’avoir eu cette épidémie!
Si ce personnel médical avait eu un salaire qui lui permettait de vivre avant de devenir victime, il aurait pu avoir des économies, mais malheureusement les salaires de la fonction publique ne permettent même pas de vivre avec le minimum requis lui permettant de sortir du seuil de pauvreté, selon les critères de la Banque mondiale.
Au lieu de promettre des sous qu’il n’est pas capable de donner, le Président et son gouvernement auraient pu au moins épargner au peuple guinéen l’insulte d’entretenir une présidence plusieurs centaines de fois plus couteuse que le ministère de la santé, alors que le pays est en proie à la pire épidémie de son histoire.