[dropcap]L'[/dropcap]interview accordée à la RFI par le ministre du Budget relative aux mesures à prendre afin de satisfaire aux besoins des enseignants constitueront l’ouverture de la boîte de pandore que la résolution d’une crise sectorielle.
En effet, il est établi que les prix du carburant et certains aliments de consommation connaîtront une majoration. Ce qui veut dire, en clair, que l’augmentation des salaires n’aura aucun impact sur la vie des bénéficiaires. C’est une stratégie de bonnet blanc, blanc bonnet.
Cette communication montre que les autorités gouvernementales ne sont pas prêtes à faire sien le Plan Dr Makanera soit par orgueil ou par méprise. C’est regrettable que les autorités gouvernementales comptent sanctionner le peuple, qui se trouve dans un état de paupérisation avancé, en voulant lui faire supporter la charge pour avoir soutenu la dynamique de la revendication syndicale.
Cela relève à la limite de l’irresponsabilité. Il faut alors s’attendre inéluctablement à une autre grève qui, cette fois-ci, pourrait aller au-delà des professions sectorielles pour toucher le peuple. C’est désormais les consommateurs qui seront en branle car les paniers de la ménagère dont la majorité sont en manque de protéines y demeureront.
Pour rappel, le Plan Dr Makanera commande que soient réduites certaines dépenses ministérielles d’une part et que soient éliminées certaines lignes budgétaires non conformes d’autre part. En clair, il compte s’appuyer sur le budget en modifiant certaines lignes sans créer trop d’incidences. Cette méthode est salutaire dans un pays où la corruption se généralise de plus en plus.
Elle est en outre bénéfique pour l’image d’un gouvernement qui n’inspire plus confiance. C’est pourquoi j’en appelle à la responsabilité de nos gouvernants qu’ils repensent la mesure pouvant soutenir les engagements pris dans le protocole d’accord avec le SLECG. Cela y va de l’avenir de notre paix sociale.
La Guinée a trop souffert de grèves. Elle a aussi droit au développement durable. Cela n’est possible que lorsque les dividendes générés par la croissance, aussi minime qu’elle soit, seront équitablement redistribués. C’est de la justice distributrice dont il est ici question, gage de bonne gouvernance. La Guinée gagnerait à s’approprier les valeurs de cette norme devenue une exigence des partenaires internationaux.
Somme toute, les autorités gouvernementales ont encore le temps pour réparer le tir en exploitant de façon responsable et patriote le Plan Dr Makanera. Ce plan est encore avantageux quand l’auteur fait montre de sa disponibilité pour toute fin utile. C’est une occasion pour ce gouvernement d’ouvrir une brèche aux contributions intellectuelles pour la construction la nation guinéenne.
Fodé BALDE
Jeune Républicain Guinéen
La Guinée d’abord