Après le président américain Barack Obama, le comité norvégien du Nobel a décidé d’attribuer à l’Europe le Prix Nobel de la Paix afin « d’honorer le rôle stabilisateur joué par l’UE, qui a su transformer la plus grande partie du continent européen, marqué par la guerre, en un continent de paix ».
La déclaration du comité le 12 octobre explique que ce Prix est attribué à l’Union européenne pour « avoir fait avancer la paix, la réconciliation, la démocratie et les droits de l’Homme en Europe ». Cependant, le comité norvégien n’a pas pris en compte le passé colonialiste de l’Europe et sa participation aux récentes guerres.
La contestation des eurosceptiques
Alors que la crise de la dette souveraine persiste, la solidarité des États membres a fait défaut lors de l’attribution du Prix. La présence d’une vingtaine de chefs d’État et de gouvernement à Oslo, dont François Hollande et Angela Merkel, a marqué une division au sein de l’UE.
Herman Van Rompuy, président du Conseil européen, José Manuel Barroso, président de la Commission européenne, et Martin Schulz, président du Parlement européen, ont reçu le Nobel, au nom de l’Union européenne.
Le comité norvégien pour la paix, organisme fédérant 23 organisations militant pour la paix, demande la démission du Président Thorbjorn Jagland, car « Alfred Nobel voulait récompenser quelqu’un qui, l’année précédente, avait œuvré pour la paix ! C’était peut-être vrai il y a cinquante ans, mais aujourd’hui, l’UE est en crise profonde, et la confiance entre ses membres est très fragile… Ce Prix est politique : le comité a déshonoré la mémoire de Nobel », a indiqué Hedda Langemyr, sa directrice.
L’impact de l’Europe dans le monde
Le leader du mouvement “Non à l’UE”, Heming Olaussen, a dénoncé : « Cette décision est absurde ! L’UE n’est absolument plus un projet pour la paix : ni pour le Tiers-monde, ni même pour ses propres citoyens. Rendez-vous compte qu’elle laisse 25 millions de personnes au chômage sans rien faire ! Allez donc voir dans les rues de Madrid ou d’Athènes si les gens pensent que l’UE mérite un Prix Nobel… » .
L’Europe, composée des principaux pays colonisateurs en Afrique et en Amérique, n’a jamais reconnu l’esclavage comme crime contre l’humanité, comme a pu le réaliser la France à travers la loi du 10 mars 2001. La majeure partie des pays européens ont durant des siècles dominé les peuples, en pillant les ressources économiques et en usant les hommes, aujourd’hui, le Prix Nobel de la Paix valide, en un sens, la position dominante de ces pays en rien pacifiques.
De plus, la crise de la dette souveraine dans les pays de la zone euro, comme en Irlande, en Espagne, en Grèce et en Italie, est un exemple même de l’absence de démocratie du fait de la perte de souveraineté de ces États et des pressions subies par les instances européennes sur les finances publiques.
Ce Prix Nobel est contesté par une grande partie du peuple européen, dont les Grecs qui dénoncent les passages en force de l’Union européenne dans sa gestion de la crise.
Témoignages