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Auscultation sociologique de la politique guinéenne : attitudes et faits…

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Ousmane Balde[dropcap]I[/dropcap]l y a d’aucuns qui se tapent la poitrine en voyant une masse derrière eux et d’autres se tapent la poitrine en misant sur les relations avec le toubab. Ne dit-on pas que l’on peut être riche socialement, c’est-à-dire, en ayant un réseau important de relations ? 

Certains s’allient derrière les premiers tout comme d’autres rejoignent les seconds. Dans tout ça, il y a cette croyance scellée dans la tête de chacun : « faire du pouvoir, une passe/passe  interethnique. Bah, on veut tout simplement celui qui « peut », on se fiche pas mal de quelle communauté il peut ressortir. Mais si ça devient un combat entre les deux grandes majorités qui en font une chose privée, on tombe plus bas, car la compétence ne sera plus au rendez-vous…

Ce quelqu’un qui peut, en public chacun le réclame mais est-ce que nous le voulons au fond ? La vérité est que chacun s’est créé un « nous » qui exclut une grande partie de la composante de la « nation » et ce « nous » est amoindri à quelques éléments qui ont les mêmes caractéristiques physiques et culturelles que « nous ». C’est cela une part du mal. Quand vous parlez à certains d’œuvrer pour la formation d’un véritable « nous » qui inclut toutes les parties, ils vous prennent pour un joueur qui s’amuse devant une audience qui veut rire.

D’autres part, il y a un petit groupe par stratégie mais grand par nombre qui dans un combat discret exhibe son indiscrétion et creuse sa propre tombe, mais qui accuse toujours l’autre de son échec qu’il a lui-même créé. Le nombre, oui, la masse, ça excite et trompe en même temps. La majorité n’est pas forcément le nombre important, c’est aussi un problème de positions d’ascension sociale et/ou administrative. On ne peut pas se lever un petit jour pour aller forcer le destin, il faut une préparation et cette préparation ne doit ni être hâtive encore moins accompagnée par une attitude pompeuse, c’est tout autre chose qui demande :

  • L’intelligence qui est différente de la ruse
  • La mesure qui est différente de l’excès
  • La prudence qui est mère des sûretés
  • Le leadership qui est nécessaire pour une bonne guidée
  • La vision qui soutient tous ces éléments cités ci-haut…

La vision de tout groupe qui rêve gérer la destinée d’une « nation » doit être obligatoirement globale au point de toucher toutes les couches qui composent la société. Cela aussi peut être seulement possible, lorsque la population également ne surfe pas sur le sensible. Il faut que la constitution du groupe soit tout d’abord objectif et qu’elle ne soit pas la réunion d’un groupe pour riposter contre des calomnies d’un autre groupe. Jouer le jeu de celui qui calomnie, c’est renforcer le « mythe » qui est en stage d’élévation vers un niveau invincible peut-être…dire que tel de tel groupe ou n’importe qui de tel ou tel groupe ne sera jamais président est sottise. Par ailleurs, former un bloc contre ceux ou celui qui le dit est renforcé la stupidité.  La meilleure des réponses, lorsque quelqu’un veut vous énerver c’est de sourire et refuser d’aller vers où il veut que vous partiez.

La mesure voudrait que l’on évite tout ce qui peut contribuer aux bruits inutiles. Vous savez les abeilles qui ne participent pas au travail de la ruche tels que les constructions des rayons et butinage sont assimilées à des parasites, on les appelle les « faux bourdons». La mesure serait de se débarrasser de ses troubadours qui sont en quête de notoriété. Mais le système aussi en place ne doit pas favoriser l’émancipation de ces genres d’attitudes.

La prudence dans toute décision politique. Ne jamais se laisser guider par ses sentiments, ne pas tout de même accepter le « deal » avec les lobbies à base communautaire qui agissent comme des sages, alors que…au fond, ils sont des facteurs déclencheurs de troubles de fois… Enfin de compte, on pense avec sa tête et non avec sa communauté…

Le leadership même le président en a besoin, aujourd’hui, on n’a pas besoin des diplômés de Harvard ou de la Sorbonne pour faire bouger les choses. On a besoin d’un qui est nationaliste et qui fera passer l’intérêt du peuple au-delà de tout voire au prix de sa vie. Il faut un leader visionnaire qui a des objectifs « objectifs » pour changer ce pays.

Pour finir, l’intelligence, l’ingéniosité ou la technicité, on en a besoin, plus que tout. Les théories, on n’en a vraiment pas besoin tellement. Comme on ne sait pas comment faire la politique, il faut mieux suspendre la politique politicienne d’orientation guinéenne pour parler exclusivement de politiques de développement, c’est mieux!

En outre, la majorité d’une formation politique se trompe en regardant le nombre et quelques pourcentages pour clamer toute la légitimité. Il faut savoir qu’il peut y avoir une minorité majoritaire, c’est possible quand seulement la minorité est plus intelligente et organisée que la majorité.

Pour finir, si des spectateurs se laissent massacrer par deux, seulement, qu’ils observent, c’est ridicule tout comme si le peuple se laisse berner par deux concurrents, c’est le top de la bêtise… Deux, deux seuls, avec leurs groupuscules arrivent à berner l’écrasante majorité d’une population, elle n’est pas victime mais complice de son sort.

Il faut se pencher sur notre Guinée!

BALDE, Elhadj Ousmane, Sociologue-Ecrivain

 

1 commentaire
  1. lucidité dit

    Belle analyse M. Baldé. Merci pour ce cours de sociologie politique. Juste une suggestion parler encore français plus facile pour le commun des guinéens qui ne maîtrise le français soutenu.Car, vous écrivez pour être lu. Mes encouragements.

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