Avant-projet de la nouvelle constitution : les observations d’un spécialiste des questions institutionnelles
A l’occasion d’une conférence de presse organisée, ce jeudi 22 août, par l’ambassade des Etats-Unis en Guinée, Dr Galissa Hady Diallo, PHD en droit public, a fait part de sa lecture du contenu de l’avant-projet de la constitution présenté par le Conseil national de la transition (CNT).
C’est la bibliothèque Thurgood Marshall de l’ambassade des Etats-Unis en Guinée qui a abrité cette conférence de presse placée sous le thème : « Regard sur l’avant-projet de la nouvelle constitution : Quelle responsabilité collective ? »
A cette occasion, Dr Galissa Hady Diallo, PHD en droit public/régulation économique, avocat, essayiste, a indiqué que notre pays a besoin d’une constitution moins bavarde, garantissant les droits fondamentaux et surtout l’indépendance des juridictionnelles.
‘’Il faut qu’on ait la constitution la moins bavarde possible ; c’est-à-dire celle qui se contente de l’essentiel. L’essentiel pour moi, c’est une constitution qui rationalise le pouvoir du président de la République dans le partage du pouvoir de nomination et tout ce qui s’ensuit avec aussi bien le chef du gouvernement, que les ministres et l’administration centrale’’, a indiqué Dr Diallo.
‘’La deuxième chose, une constitution moins bavarde garantit les droits fondamentaux, préserve notre écosystème, notre environnement, met en avant la cohésion nationale. Ça, c’est fondamental. Il y a tellement d’autres sujets qui doivent relever du domaine de la loi. Donc il n’y a pas nécessité de se cantonner sur le sujet. Sinon, non seulement, on perd beaucoup de temps, on oublie l’essentiel. Finalement, on devient inaudibles parce que l’essentiel aussi, c’est d’avoir quelque chose d’intelligible’’, a-t-il ajouté.
Le fondateur de Perspective Guinée, une ONG spécialisée sur les questions institutionnelles, a mis l’occasion à profit pour prodiguer des conseils utiles à la commission constitution chargée de l’élaboration de la nouvelle loi fondamentale du pays.
’’C’est important que l’ensemble du pouvoir constituant, plus spécifiquement la commission constitution, lois organiques, administration publique et organisation judiciaire qui est chargée de rédiger plus concrètement les choses, prenne en considération le fait que l’essentiel n’est pas forcément d’être bavard, d’aller dans des détails’’, a estimé Dr Galissa Hady Diallo.
Pour lui, ‘’le plus important, c’est de se contenter des questions fondamentales. A partir de ce moment-là, tout ce qui peut être renvoyé à des lois, qu’elles soient organiques ou ordinaires, le soit et surtout ne pas aller dans les détails qui nécessitent d’être dans une constitution, parce qu’en tout état de cause, il faut que la démocratie vive, que les institutions qui seront mises par la suite puissent s’occuper d’un certain nombre de sujets. C’est le cas par exemple des questions relatives à la décentralisation. Nous avons là aussi un travail fondamental qui nous attend et qui pourra permettre une vivacité démocratique dans notre pays’’.
Salimatou BALDE, pour VisionGuinee.Info
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