Baadiko Bah critique la gouvernance du CNRD : ‘’la population est devenue l’otage d’une caste militaire’’
Le président de l’Union des forces démocratiques (UFD) est loin d’être rassuré par la gestion du pays par le Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD). Mamadou Baadiko Bah estime que l’attaque de la maison centrale de Conakry est la conséquence d’affrontements des factions armées pour le contrôle du pouvoir.
‘’Nous avons ressenti ces évènements qui sont d’une extrême gravité. En réalité, on a assisté dans ce système du pouvoir par les armes à des affrontements des factions armées pour le contrôle du pouvoir. On a vu toutes les scènes de barbarie. Ça tire dans tous les sens, devant derrière, à droite et à gauche de façon indiscriminée’’, martèle l’ancien député, invité ce jeudi 16 novembre dans Mirador.
Il assure qu’avec des ‘’scènes de barbarie, on se met à tuer des gens n’importe comment, des civils non armés. Vous avez vu ces scènes qu’on croyait.à jamais révolues. En 1984, lorsqu’on a révélé ce qui se passait au camp Boiro, tout le monde a dit : ‘Plus jamais ça’. On ne veut plus voir des êtres humains traités comme des animaux qu’on dépèce’’.
Sous le règne du CNRD, Baadiko Bah estime que ‘’les gens ne meurent plus, ils disparaissent. Combien de personnes ont disparu depuis le 5 septembre 2021. Ce n’est pas normal. On ne doit pas faire disparaitre les gens. C’est extrêmement grave et ça viole toutes les lois internationales. On ne parle même pas de la façon dont on a terrorisé des quartiers entiers à Conakry, dans des perquisitions absolument barbares de gens sans défense. C’est totalement anormal et insupportable. C’est le pouvoir des armes, pas le pouvoir de la démocratie et de l’entente’’.
Alors que le colonel Claude Pivi est en cavale et sa tête mise à prix par la justice, le leader de l’UDG affirme que ‘’nous sommes déjà dans le Far West. Ça veut dire que tous les ingrédients sont là. Tout le monde se balade avec des armes, des cagoules et tout ce qui s’ensuit et on tire sur tout ce qui bouge. Il y a des rançons, des têtes mises à prix. Et voilà dans quel pouvoir on est installés. C’est la logique du pouvoir par les armes. C’est totalement inadmissible, car les citoyens ne sont pas en sécurité’’.
A l’en croire, depuis que ‘’le fameux charlatan a prédit la fin du régime, la population est devenue l’otage d’une caste militaire. Ce n’est pas normal et ça ne marche pas’’. Il fait remarquer qu’il ‘’y a des dizaines de familles qui, depuis septembre 2021, ne savent pas ce que sont devenus leurs proches. On ne sait pas s’ils sont morts ou s’ils sont vivants. Ils ont tout simplement disparu. C’est totalement inadmissible. Il faut qu’on nous fasse la liste de tous les gens qui sont morts dans tous ces événements. Il y a beaucoup de militaires qui étaient au palais Sékhoutouréyah qui sont portés disparus. On ne sait pas s’ils sont morts ou pas’’.
L’homme politique dénonce des ‘’représailles contre des proches des gens qui sont recherchés. Les fouilles et tracasseries n’en finissent pas avec des militaires armés jusqu’aux dents. Les guinéens sont en otage. Il n’y a pas de sérénité dans ce système qui repose sur la force des armes’’.
Pathé BAH, pour VisionGuinee.Info
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