Baadiko Bah déçu de la junte : ‘’On est dans une dictature militaire…On fait une marche arrière de plus d’une dizaine d’années’’
L’ancien député Baadiko Bah ne croit pas à la volonté de la junte militaire de quitter le pouvoir au terme du chronogramme de la transition. Le leader de L’Union des forces démocratiques (UFD) estime l’agenda du CNRD ‘’n’a jamais été d’organiser’’ des élections libres, transparentes et démocratiques.
Il dit avoir dénoncé à moult reprises des manœuvres du CNRD visant à ‘’reprendre les modus operandi des jeunes du Mali, du Tchad et du Burkina’’. Baadiko Bah en déduit qu’il ‘’n’y a aucune intention sincère de remettre le pouvoir à l’issue des consultations démocratiques. Tout ce que nous voyons aujourd’hui, montre qu’on est installés dans une dictature militaire’’.
L’ex-parlementaire exprime des craintes d’un glissement de calendrier. ‘’On n’est plus qu’à 13 mois de la fin de la transition, quels sont les actes concrets qui nous rapprochent de la fin de ce pouvoir ? Tout est fait pour pérenniser ce pouvoir. Ce pouvoir n’est pas de celui de gens qui sont prêts à partir’’, alerte-t-il.
Baadiko Bah estime que le colonel Mamadi Doumbouya et Cie sont ‘’prêts à se passer le pouvoir entre eux, à trouver des méthodes pour confisquer le pouvoir. Regardez cette explosion de portraits dans la ville, on dirait qu’on est en Corée du Nord. Combien de milliards sont dépensés dans cette campagne débridée pour le colonel ? On est en train d’imposer le culte de la personne’’.
Plus de 2 ans après la chute d’Alpha Condé, il constate que ‘’le colonel est aux antipodes de son discours du 5 septembre. Il est à l’opposé de son discours. Toutes les pratiques dictatoriales du PDG reviennent. Les convocations des fonctionnaires aux réceptions du président avec le pointage pour savoir qui est venu ou pas. C’est exactement ce qui se passait avec le parti-Etat. Si vous n’étiez pas à la réunion du parti, vous n’avez pas droit au ravitaillement. On fait une marche arrière de plus d’une dizaine d’années. C’est totalement inadmissible. Ce n’est pas le geste d’un pouvoir qui est de partir.C’est un pouvoir qui est en train de s’incruster’’.
A la junte militaire, il enseigne que ‘’lorsqu’un pouvoir de la transition, acquis par la force veut s’installer définitivement, il ne fera que s’embourber et pourrir sur pied. Aujourd’hui, le pouvoir ethniciste qui repose sur la force des armes n’a pas d’avenir’’.
Il encourage les forces vives à se retrouver pour faire face à la junte militaire. ‘’Il y a une confiscation du pouvoir qui est là. il faut que les militaires acceptent qu’ils ont échoué. Ce n’est pas leur travail’’, martèle-t-il dans l’émission Mirador, ajoutant qu’il ‘’faut qu’on accepte de prendre le taureau par les cornes pour remettre l’Etat à sa place’’.
Pathé Bah, pour VisionGuinee.Info
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