Alors que les ténors des partis politiques menacent de battre le pavé pour marquer leur désaccord sur le chronogramme de la transition proposé par la junte au pouvoir, le président de l’UDRG invite le Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD) à faire preuve de sérénité afin d’éviter une crise dans le pays.

Bah Oury estime que certains partis politiques brandissent des menaces de reprise des manifestations juste parce que leurs intérêts sont menacés.

Selon lui, ‘’chaque chose, il faut le mettre dans son contexte. Il y a des divergences majeures entre certaines forces politiques et les autorités de la transition. Ceux qui ont eu des responsabilités par le passé n’approuvent guère l’action de la CRIEF. Des faits rares dans l’histoire de la Guinée, des responsables se trouvent pour le moment en détention provisoire en attendant d’être déférés au niveau de la justice. C’est quelque chose de très rare. Et cela a mis en émoi le parti qui était au pouvoir récemment dans notre pays’’.

Et d’ajouter : ‘’C’est à partir de là que leur attitude a fortement évolué jusqu’à avoir une attitude directement oppositionnelle vis-à-vis du CNRD et du gouvernement de la transition. Cet aspect n’échappe pas à d’autres qui ont été des responsables dans ce pays. Que ce soit vrai ou faux, il y a des soupçons par rapport à leur gestion antérieure’’.

A en croire l’ancien vice-président de l’UFDG, ‘’il y a aussi l’aspect des crimes de sang qui ont été sur la table du procureur et cette action peut aller jusqu’aux éventuels organisateurs comme le texte du procureur général l’a indiqué. Cela aussi ne fait pas plaisir à certains acteurs de la classe politique guinéenne’’.

Bah Oury dit à qui veut l’entendre que dans le contexte actuel, ‘’il y a beaucoup de problèmes qui ne concernent pas la question de la manifestation.  Il y a des leaders qui sont allés trop loin dans leurs récriminations contre les autorités actuelles en les présentant comme un danger pour eux’’.

‘’Lorsque vous estimez que les autorités de votre pays constituent un danger pour vous et que vous assortissez vos déclarations à l’appel à manifester, il va de soi que de l’autre côté, ils ne vont pas rester les bras croisés en ce qui concerne l’ordre public. C’est à ce niveau-là que le CNRD doit faire preuve de sérénité pour ne pas être malgré lui entraîné dans une logique de confrontation qui risquerait de le ternir beaucoup plus’’, conseille le président de l’UDRG

Bah Oury rappelle que le droit de manifester est prévenu dans la charte de transition et dans les constitutions antérieures de la Guinée. ‘’Donc, il ne faut pas toucher sur le principe démocratique’’, dit-il à la junte au pouvoir.

L’ancien ministre de la réconciliation nationale estime que ‘’le CNRD a la possibilité d’évaluer au cas par cas, si telle manifestation peut constituer un élément qui peut induire au trouble à l’ordre public, en ce moment, en tant que gouvernants, vous avez des dispositions réglementaires pour vous permettre de prendre vos décisions en conséquence et de ne pas suspendre des principes entrant en ligne de compte dans le principe des droits de l’homme’’.

Djiwo BARRY, pour VisionGuinee.Info

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