[dropcap]S[/dropcap]aidou Bah, militant et membre de la sécurité de l’UFDG a été inhumé hier jeudi, 19 mai. Il est mort dans des circonstances lâches, sans pitié, volontairement favorisées par Alpha Condé, dans le seul but de mettre Cellou Dalein Diallo dans un hors-jeu électoral précis et définitif.

Mettre Cellou Dalein Diallo dans un hors-jeu électoral définitif, c’est une tâche difficile, pour ne pas dire impossible. Mais Bah Oury, l’ex-vice président de l’UFDG est probablement motivé par une méditation : “aucun rêve n’est irréalisable. C’est une question de courage et de se laisser guider par sa foi incombustible”.

Sans le courage, aucun objectif humain peut être atteint. Sans le courage, c’est la promenade assurée dans le royaume des contes de fées.

Bah Oury n’ayant aucun courage d’écouter sa propre voix intérieure, et d’agir dans ce sens, il est condamné à l’échec. La voix extérieure qui le guide, celle du président Alpha Condé, le réduit à néant comme personnalité. C’est savoir nager et se noyer dans l’eau.

Autrement dit, Bah Oury est intelligent, mais son intelligence ne lui sert plus. Par exemple, ce jeudi 19 mai 2016, dans les Grandes Gueules, sur la radio Espace Fm, il confirme l’aliénation de son intelligence en portant une accusation bête contre Cellou Dalein Diallo.

Il accuse que si les vingt (20) gardes du corps sont arrêtés, c’est parce que Cellou et Aliou Condé avaient mentionné leurs noms sur une liste qui a été remise aux gendarmes de la police judiciaire. “Certains croient que ce sont les gendarmes qui ont indiqué tel ou tel…”, affirme Bah Oury.

Et de conclure : “Dans ce contexte, après la mort de Saidou Bah, la responsabilité incombe à Cellou Dalein Diallo, en premier lieu, sur le fait qu’il ait donné la liste lui-même”.

C’est incroyable ! Il faut vraiment avoir l’esprit détérioré pour oser tenir un tel discours. Un individu qui milite pour diriger un grand parti comme l’UFDG, peut-il accepter de se laisser embobiner dans un raisonnement aussi nul que ridicule?

Mais où est le problème que Cellou Dalein établisse une liste des gardes du corps présents ce jour du 5 février, date de l’assassinat du journaliste Mohamed Diallo ? Comment l’UFDG, un parti démocrate et responsable, pouvait-elle agir face aux enquêteurs de la police judiciaire, dans la recherche de la vérité ? Leur faciliter la tâche, ou se recroqueviller dans une position nihiliste défavorable à toute manifestation de la vérité?

Le fait que Cellou établisse une liste et la remette aux gendarmes, est-ce un geste que les mentionnés sont des coupables ? N’est-ce pas d’ailleurs qu’il faut saluer honorablement l’attitude de Cellou Dalein Diallo, qui, en bon citoyen, participe à la consolidation de notre Etat de droit ? Le leader de L’UFDG, la personnalité pressentie pour diriger la Guinée à partir de 2020, ne doit-il pas donner des premiers exemples de civisme? N’est-ce pas une attitude courageuse, de valeur dans notre jeune démocratie ?

Admettons-le : il est impossible de se débarrasser totalement de ses tendances naturelles, ou de tenter de les dissimuler. Bah Oury, suite à la tentative d’assassinat du président Alpha Condé en 2011, avait préféré fuir devant les injonctions du ministère public.

S’il était à la tête de l’UFDG, donc, à la place de Cellou Dalein Diallo, après l’assassinat du journaliste le 5 février dernier, il n’y aurait pas de doute que tous ses gardes du corps fuiraient devant les ordres du ministère public, et s’exileraient probablement à Paris, en attendant une autre grâce présidentielle pour “décrisper le climat politique”.

Naby Laye Camara
Bruxelles (Belgique)