En 2022, le président de la transition a sommé les compagnies minières en Guinée de construire des raffineries d’alumine pour transformer la bauxite sur place en vue d’un partage équitable des revenus.
Face à des dirigeants de compagnies minières, le général Mamadi Doumbouya avait tapé du poing sur la table en constatant qu’en dépit du boom minier du secteur bauxitique, ‘’les revenus escomptés sont en-deçà des attentes, vous et nous ne pouvons plus continuer à ce jeu de dupes qui perpétue une grande inégalité dans nos relations’’.
Le nouveau locataire du palais de la colombe abonde dans le même sens. Pour le Premier ministre Bah Oury, ‘’depuis longtemps, ça a été dit. Dans le code minier, il y a des contraintes et des obligations qui ont été d’ores et déjà fixées en la matière. Mais dans les faits, il y a eu un laxisme qui fait que la Guinée par excellence, depuis plusieurs décennies, un pays où les minerais bruts sont exportés sans une transformation et une création d’une valeur ajoutée à l’intérieur du pays’’.
Bah Oury estime qu’il ‘’faut rendre à César ce qui appartient à César. Parce que l’arrivée du CNRD a changé la donne. Actuellement, il y a des exigences. Le CNRD a demandé aux compagnies minières de trouver comment se regrouper pour que la Guinée ne soit pas simplement un pays qui exporte de la bauxite’’.
Le chef du gouvernement estime qu’il ‘’faut aller vers la transformation de la bauxite en alumine. De ce point de vue, beaucoup d’autres richesses cachées dans la bauxite pourraient permettre à la Guinée progressivement d’être un pays industriel. C’est la vocation que la Guinée doit avoir dans la sous-région’’.
Boussouriou Doumba, pour VisionGuinee.Info
00224 622 98 97 11/boussouriou.bah@visionguinee.info
Comme aurait dit le comique Moussa Dadis Camara dans un de ses shows : « Les propos du PM Bah Oury sont démagogiques ; voire même Machiavéliques !! LOL !!
Comment peut-on narguer le peuple Guinéen de la sorte, en plein délestages électriques, qui ont même provoqué récemment mort d’hommes à Kindia !?
Comment peut-on parler de construction d’usines pour transformer la bauxite Guinéenne en alumine, alors que les Guinéens souffrent actuellement des délestages électriques !?
C’est de la pure démagogie, parce qu’il n’y a pas en Guinée suffisamment d’énergie électrique, pour faire fonctionner ces usines d’alumine, voraces en énergie !!
La Chine n’investira pas non plus dans de nouveaux coûteux barrages hydroélectriques en Guinée, puisque ceux déjà construits (Kaleta et Souapiti) n’ont pas de bons rendements, selon les aveux même du PM Bah Oury !!
Alors, il va falloir trouver une autre alternative, si la Guinée veut créer coûte que coûte des usines d’alumine ; quitte à devoir importer de l’énergie électrique de la Côte d’Ivoire, pour transformer sur place sa bauxite en alumine et obtenir ainsi une plus value. Mais, à condition que l’opération soit rentable financièrement pour la Guinée !!
Mr Souleymane Ouédraogo, le directeur général de la SONABEL, déclarait le 12 mars 2024, lors d’une interview, que produire localement l’électricité (avec du fuel), revient cher. A titre illustratif, il a souligné que 1 kW thermique (fuel) coûte 160 F CFA à produire. Or acheter de l’électricité (gaz et hydraulique) avec le Ghana et la Côte d’Ivoire revient deux fois moins cher (80 F CFA). Le Directeur général de la Société Nationale Burkinabé d’électricité a rajouté que les interconnexions avec ces deux pays voisins permettent à la SONABEL d’économiser 555,6 millions de FCFA par jour, soit une économie de 200 milliards de F CFA par an !!
Le PM Bah Oury devrait donc rencontrer les producteurs de bauxite Guinéenne et leur poser la question de savoir si le KW importé via la TRANSCO CLSG au prix de 80 F CFA peut leur permettre de produire sur le sol Guinéen, une alumine rentable ?
Si oui, alors les autorités ivoiriennes devront être approchées, pour la relance du projet de la mega centrale thermique à gaz de San Pedro, pour ravitailler les usines d’alumine de Guinée ; car, la Côte d’Ivoire dispose d’énormes réserves de gaz ; dont le gisement le plus récent, dénommé Calao, vient d’être découvert par le groupe pétrolier italien ENI !!
L’union fait la force !!
À bon entendeur, salut !!
Merci.
Informations complémentaires pour le PM Bah Oury, sur la future centrale thermique à gaz de San Pedro :
Le gouvernement ivoirien avait confié en 2016, à l’une des filiales du groupe SNEDAI, société privée ivoirienne, appartenant à l’actuel Président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire et homme d’affaires, Mr Adama Bictogo, un projet de centrale à charbon près de la ville portuaire de San Pedro.
Mais, dès son annonce, cette centrale thermique a été farouchement combattue par les écologistes (COP 26) et les populations de San Pedro, qui craignaient des conséquences sur leur environnement et leur santé. Le projet portait sur deux (2) turbines prévues pour tenir sur ‘’125 hectares » avec une capacité installée de 700 MW chacune ; soit un total de 1 400 MW de production, pour un coût d’investissement global estimé à 847 milliards FCFA. Le sous-sol ivoirien ne disposant pas de charbon, cette ressource devait être importée des mines de la Colombie, de la Russie, de l’Afrique du Sud et de l’Australie.
Ce projet mis en sommeil sera dorénavant réalisé avec du gaz ivoirien, qui est propre du point de vue écologique et gaz dont la Côte d’Ivoire dispose maintenant à profusion, avec le gisement Calao !!
Les opérateurs privés Guinéens pourraient donc approcher la SNEDAI, pour la relance de ce projet, avec une extension de capacité, selon les besoins des futures usines d’alumine Guinéennes et pour une prise de participation dans le capital de cette filiale énergie de SNEDAI.
Quant au gouvernement Guinéen, il devra aussi entrer dans le capital de toutes ces usines d’alumine qui seront construites en Guinée ; car, il n’y a pas que les emplois qui seront créés pour les Guinéens ; mais, il faudrait aussi que le gouvernement Guinéen tire profit de la plus-value de cette transformation de la bauxite Guinéenne en alumine !!
La Guinée ne doit pas imiter la propagande des pays membres de l’AES (Mali, Burkina et Niger) qui disent qu’ils sont premiers producteur africain d’or et qu’ils vont créer une monnaie garantie par cet or ; alors que toutes leurs usines de production d’or appartiennent aux occidentaux !! LOL !!
Merci.