Le président de l’Union des démocrates pour la renaissance guinéenne (UDRG), estime que la junte militaire au pouvoir est dans une dynamique de réfondation de l’Etat. Faisant un parallèle entre la transition dirigée à l’époque par le capitaine Moussa Dadis Camara et celle d’aujourd’hui, Bah Oury note un grand écart en termes de maturité et de responsabilité.
‘’Le CNRD a un esprit totalement différent du CNDD. C’est un aspect réconfortant en termes de maturité et de responsabilité. Les grandes décisions comme la mise en place de la CRIEF, ce procès contre les détournements de deniers publics, le lancement du procès du masssacre du 28 septembre, le lancement des assises nationales pour se frayer la voie de la réconciliation nationale sont des actes majeurs que le CNRD a su mener et qui montrent une volonté d’aller de l’avant et non pas de régresser’’, indique l’ancien ministre de la Réconciliation nationale.
A la question de savoir pourquoi certains acteurs politiques et de la société civile contestent les actions du CNRD, Bah Oury répond : ‘’Il faut que les choses soient claires dans ce pays. Il y a des tenants des intérêts qui ont été mis en cause par la CRIEF, les crimes de sang remettent des intérêts politiques en cause. Ceux qui sont mis en cause et qui voient les actions concrètes vont démanteler un système de vieux de plus de 60 ans ne vont pas rester les bras croisés et accepter de se faire hara-kiri. D’où les réactions et contestations. Ce qui se passe aujourd’hui dans notre pays, c’est comme si on peut schématiser, une des volontés de rupture avec des résistances à des changements qui sont préconisés par le pouvoir en place’’.
Le président de l’UDRG assure que les autorités actuelles ont la volonté de dialoguer. ‘’La méthodologie qui a été utilisée au lendemain du 17 septembre a manqué de participation. Parce qu’après, ce sont des équipes qui ne sont pas connues qui ont rédigé la charte de la transition. Or, après la rencontre du 14 septembre, il aurait été nécessaire de faire des allers-retours pour permettre de fixer les grandes lignes de la charte de la transition. Ça nous aurait éviter de laisser dans l’impasse la question de la durée de la transition’’.
‘’Par la suite, il y a eu des volontés d’aller dans le sens du dialogue. Il y a des rencontres qui ont été organisées. Les rencontres que le ministre de l’administration du territoire avaient organisées, toutes les coalitions avaient répondu à l’appel pendant un à deux mois. C’est à partir du moment où la question de la CRIEF est intervenue dans le champ politique qu’il y a eu des réactions qui ont amené certains acteurs à changer radicalement de positions. Donc la question de la transition n’est pas celle qui est le vrai sujet contesté, mais c’est une question d’intérêts’’, dit-il à veut qui l’entendre.
Djiwo BARRY, pour VisionGuinee.Info
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