Les partis ayant pris part au cadre de dialogue et jugés proches de la junte se sont donné rendez-vous le samedi 5 aout dans un réceptif hôtelier pour harmoniser leurs idées autour d’une nouvelle plateforme politique.
Le président de l’Union des démocrates pour la renaissance de la Guinée (UDRG) milite en faveur d’un espace où les responsables des coalitions des partis politiques pourront se discuter avec les autorités de la transition. ‘’Nous avons engagé notre responsabilité et notre crédibilité. La population nous écoute. Peu ou prou, on dira que nous qui accompagnons les autorités’’, souligne Bah Oury.
‘’Cet espace n’a pas été mis en place. Nous sommes en train de trouver des voies et moyens pour pallier à cette insuffisance. Si on n’y prend pas garde, c’est comme si l’espace politique est désert. Donc, la transition risque d’être bancale. Nous essayons de combler cela le plus rapidement possible pour que les autorités de la transition, en situation de responsabilité, puissent trouver au niveau des partenaires sociopolitiques des acteurs responsables qui peuvent leur apporter des idées alternatives à certaines de leurs propositions’’, explique-t-il.
L’ancien ministre de la réconciliation nationale estime qu’il ‘’faut qu’on se concerte. Il n’est pas dit que les meilleures idées viennent du CNRD et du gouvernement ou que les meilleures approches sont toujours de leurs côtés. Ce sont des discussions fraternelles et responsables qui peuvent nous permettre de faire cela en mettant avant l’intérêt national. Comme il y a plusieurs coalitions politiques et faitières de la société civile, si chacun parle en son nom, ça sera une cacophonie. D’où la nécessité d’avoir un espace où tout le monde, en dehors des autorités, peut échanger et faire émerger un consensus. C’est la raison de l’espace que nous sommes en train mettre en place’’.
Il rappelle que à la junte que ‘’lorsque vous êtes partenaires dans un processus, quels que soient vos niveaux de responsabilités, il est souhaitable dans une démarche participative que tous les avis comptent. S’il n’y a qu’un seul avis qui prospère et que les autres ne sont pas pris en compte, à un certain moment, ça risque de ne pas être accepté’’.
Pour la mise en œuvre des grandes lignes du chronogramme, il assure dans l’émission Mirador que ‘’chaque aspect peut faire resurgir des situations complexes. Tout aspect qui peut aboutir à un blocage risque de rejaillir sur tout le monde. Récemment, avec le ministère de l’administration du territoire, un document détaille la mise en œuvre du chronogramme, le financement et les hypothèses de travail. Ce document est essentiel parce qu’il y a des aspects fondamentaux pour lesquels les autorités de la transition devraient se concerter au préalable avec l’ensemble des acteurs pour avoir une ligne d’actions. Ce sont des questions politiques qui nécessitent des discussions et un consensus’’.
Il fait remarquer que les autorités de la transition ont évoqué un ‘’budget prévisionnel de 600 millions de dollars pour financer les étapes de la transition. Ces 600 millions de dollars, l’essentiel pourrait venir de l’extérieur. Or, pour le moment, ce n’est pas le cas. Ça peut avoir un impact sur le retour à l’ordre constitutionnel. en tant que responsables, on doit se demander au cas où ce que nous attendons ne vient pas, comment trouver le financement pour faire avancer le processus. Ça nécessite des échanges pour trouver des alternatives’’.
Salimatou BALDE, pour VisionGuinee.Info
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