[dropcap]L[/dropcap]a semaine dernière, votre quotidien en ligne a rencontré Bah Oury, exclu de l’UFDG, qui se réclame toujours vice-président dudit parti. L’ancien ministre de la réconciliation nationale, qui jusqu’à un passé récent appelait à un  soulèvement populaire pour “chasser” Alpha Condé du pouvoir, semble avoir changé de discours après la grâce présidentielle qui lui a été accordée.

Qu’est-ce qui explique ce changement de discours et son rapprochement avec le président Alpha Condé ? La question lui a été posée par notre rédaction. La réponse de Bah Oury : “Ecoutez, nous sommes dans une perspective de décrispation politique. Hier j’étais exilé, aujourd’hui je suis là. Des personnes étaient détenues, elles sont libres aujourd’hui, même si cela ne veut pas dire que tous les détenus politiques sont libres mais un grand nombre l’est. Ceux qui ne le sont pas encore, nous continuons à faire ce qu’il faut pour qu’ils puissent recouvrer leur liberté”.

L’ancien exilé politique de poursuivre : “La réalité fait qu’aujourd’hui nous sommes dans un contexte où notre pays est en proie à de multiples risques compte tenu de la situation économique difficile, celle politique aussi est crispée du fait d’antagonisme entre une mouvance et une opposition qui se rejettent la responsabilité de la crise. Or, nous avons besoin d’une période de stabilité pour reconstruire ce qui a été déjà entamé”.

En pareilles circonstances, explique Bah Oury, “nous avons besoin d’avoir un discours audible, cohérent, rassembleur, unificateur pour envisager l’avenir autrement. Nous ne pouvons pas passer tout le temps à, en ce qui me concerne, critiquer la gouvernance d’Alpha Condé. C’est vrai qu’il est en situation de responsabilité, mais en tant que membre d’un parti dont je souhaite qu’il appartienne à une opposition constructive, il faudrait que je me batte pour que ce parti soit en mesure d’être d’un contre-pouvoir efficace”.

“L’UFDG étant en crise, ma responsabilité la plus importante est de reconstruire le parti pour en faire une opposition constructive, forte, ouverte et qui puisse faire renaitre l’unité, le progrès du pays. Ma responsabilité dans la phase où la crise est profonde au niveau du parti est de me battre pour qu’il redevienne une force politique alternative par rapport au pouvoir actuel. Je ne peux mon temps à contester le pouvoir actuel, ça serait une attitude stérile et irresponsable”, a par ailleurs justifié le vice-président déchu du principal parti d’opposition.

Boussouriou Doumba, pour VisionGuinee.Info

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