Bah Oury promet de corriger une ‘’longue mauvaise gouvernance’’ : ‘’Où sont les terrains de jeu ? Qui les ont vendus ?’’
Alors que la Guinée est contrainte de jouer ses matches officiels de football à l’étranger depuis des années, le Premier ministre Bah Oury assure que cette situation impacte les résultats sportifs. Le chef du gouvernement dénonce une mauvaise gouvernance de longue durée.
‘’Si vous vous souvenez, j’étais allé voir le ministre des sports pour lui poser la question : où en est-on avec les deux stades de Nongo et du 28 Septembre ? Parce que pour la République de Guinée, il n’est pas admissible que nous soyons obligés dans la durée de jouer à l’étranger des matches qui devraient se tenir sur notre sol. Et je suis certain que cela a impacté négativement les scores et les résultats de l’équipe nationale’’, indique le chef du gouvernement.
Il annonce que dans les prochains jours, ‘’le ministère des sports aura à faire une communication pour situer tous les fonds du sport sur la situation qui prévaut actuellement dans ce domaine’’.
‘’Le sport fait partie des priorités. Pourquoi est-il une priorité ? Parce qu’il est une composante essentielle du développement du capital humain. Et de ce point de vue, nous avons des lacunes. Nous avons une mauvaise gestion, une mauvaise gouvernance », déplore Bah Oury.
Avant de faire remarquer : ‘’Regardez nos quartiers, les centres, les espaces qui étaient dévolus aux enfants pour qu’ils puissent jouer. Où sont ces terrains ? Ils ont été vendus. Donc, pour recréer un environnement propice au développement du sport, il va de quoi qu’il faut encore faire des efforts. Qui a décidé de vendre ces terrains ? Était-ce une décision individuelle ? Ou est-ce une corruption élargie au sein de la société qu’il faut combattre ? L’Etat peut être défaillant. A partir de ce moment-là, la société doit être un contre-pouvoir pour ne pas que ses intérêts spécifiques soient lésés’’.
Aujourd’hui, souligne le locataire du palais de la Colombe, ‘’le ministre de l’urbanisme connait parfaitement les difficultés que nous rencontrons pour satisfaire les besoins de construction d’écoles dans l’agglomération de Conakry’’.
Donc, constate le chef du gouvernement, ‘’si l’on demande un terrain pour construire une école, cela peut se justifier et les populations peuvent l’accepter. Mais si l’on décide de déguerpir des gens pour aménager un espace de loisirs pour les jeunes, je pense que les réactions seront différentes. Certains diront : pourquoi déguerpir des gens, les mettre à la rue, juste pour que des jeunes puissent venir s’amuser ? C’est pour vous dire que le combat est global. Nous avons à corriger et rectifier une longue mauvaise gouvernance qui a abandonné les chantiers essentiels d’un Etat responsable’’.
Malheureusement, ajoute Bah Oury, ‘’en peu de temps, il nous est impossible de tout corriger. Mais avec l’aide de Dieu, vaille que vaille, nous y parviendrons’’.
Boussouriou Doumba, pour VisionGuinee.Info
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