Dans le cadre de l’an 3 de la prise du pouvoir par le Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD), le Premier ministre Bah Oury, ce jeudi 5 septembre, s’est prononcé sur le cas de Kassory Fofana et Cie, détenus en prison depuis plus de 2 ans.
Invité à la télévision nationale, le chef du gouvernement a été amené à se prononcer sur la situation de plusieurs acteurs politiques. Pour ceux qui vivent à l’étranger depuis des années, Bah Oury indique que ‘’nous sommes tous justiciables. Moi-même, j’ai fait cinq années d’exil. Ceux qui l’ont vécu, savent que l’exil est loin d’être une partie de plaisir. Au contraire, c’est mourir à moitié. Donc, je suis conscient de cela. Mais nous sommes tous justiciables’’.
‘’Il y a des faits qui sont liés à des activités politiques. D’autres sont liés à des aspects qui concernent l’obligation de redevabilité par rapport à la gestion du patrimoine national. Si on n’a rien à se reprocher, on peut être tranquille. Maintenant, le processus est en marche. L’indépendance de la justice nous oblige à ne pas nous immiscer dans les activités de la justice’’, ajoute-t-il.
Parlant des anciens dignitaires du régime d’Alpha Condé qui croupissent en prison, le Premier ministre assure que leurs dossiers sont en train d’être examinés par la justice. ‘’Qu’est-ce qui est en train d’être examiné par la justice ? C’est la responsabilité individuelle de personnalités qui ont eu à un moment donné à occuper de hautes fonctions dans ce pays. Certaines de ces personnalités sont en détention préventive et je suis d’accord que leur détention préventive a trop duré’’, admet Bah Oury.
‘’Par ma position aujourd’hui, je ne peux pas me permettre de juger l’action judiciaire, mais tout ce que je peux dire, c’est que la justice fasse avec diligence ce qu’elle a à faire dans le respect du droit et dans le respect de la présomption d’innocence’’, souligne-t-il.
Concernant le retour des acteurs politiques en exil pour favoriser le dialogue autour de la table, le patron de la Primature précise que ‘’les institutions politiques dont se prévalent ces responsables ont libre cours dans le pays. Elles sont invitées à toutes les rencontres. Mais si je préfère me réfugier derrière mon institution politique pour dire que tant je ne suis pas personnellement présent, rien ne peut se faire, c’est prendre en otage une institution politique. Et ça, c’est inadmissible’’.
Il rappelle que ‘’Nelson Mandela a fait 27 de prison. Mais ça n’a pas empêché l’ANC d’agir. L’ANC a négocié à un moment donné avec le régime d’apartheid. Même Dieu condamne une certaine forme d’orgueil’’.
Bah Oury dit à qui veut l’entendre que ‘’le dialogue politique concerne des institutions politiques ou sociales, de manière générale. Et ces institutions politiques sont représentées par des hommes et des femmes. Et si ces hommes et des femmes participent, il va de soi que l’institution politique est associée au dialogue ».
Salimatou BALDE, pour VisionGuinee.Info
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