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Bah Oury visé par une procédure de destitution de la présidence de l’UDD

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[dropcap]R[/dropcap]ien ne va plus entre Bah Oury et le fondateur de l’Union pour la démocratie et le développement (UDD). Jean Bienaimé Haba, président d’honneur dudit parti, a annoncé qu’une procédure de destitution a été engagée contre l’ancien ministre de la réconciliation.

Bah Oury est accusé de gestion opaque du parti. VisionGuinee a interrogé Jean Bienaimé Haba pour en savoir plus. Entretien.

VisionGuinee : Bonjour M. Haba. Il y a du rififi à l’UDD depuis quelques jours. Que se passe-t-il ?

Jean Bienaimé Haba : L’arrivée de M. Bah Oury à la tête de l’UDD avait suscité beaucoup de sentiments mitigés. En tant que fondateur du parti et président à l’époque, j’ai assumé cette responsabilité en disant aux militants que si on a l’adhésion d’une telle icône politique dans nos rangs, c’est une chance, une opportunité qu’il faut saisir. J’ai réussi à séduire les membres même si certains sont restés sur leur position.

Moins d’une année après son arrivée à la présidence de l’UDD, il est visé par une procédure de destitution…

Oui, parce que nous avons compris au fil du temps qu’il n’est pas ce qu’il représente quand il est en face des médias. Dans la pratique, M. Bah Oury est tout autre. Comment peut-il adhérer à un parti politique et entreprendre des missions sans préalablement consulter les membres fondateurs du parti ? Il pense que nous sommes jeunes, mais nous ne sommes dans le social. Il a trouvé que le parti a été légalement consulté, structuré et fonctionnel. Quand il doit faire quelque chose, il doit tenir compte de l’avis des autres. On lui a fait des remarques, puis des reproches. Il nous fait croire qu’il a compris. Il a fait adhérer le parti à des plateformes que nous ne sommes ni d’Adan ni d’Eve.

Vous faites allusion au FNDC ?

Pas au FNDC seulement. Il avait pris la décision de faire adhérer le parti au Cercle des acteurs de la République (CAR). C’est sur les réseaux sociaux que nous l’avons vu signer la déclaration d’adhésion. Un parti politique est une institution. Nous l’avons accepté dans nos rangs, parce qu’on se dit qu’il constitue une école. Malheureusement, il a tendance à nous prouver qu’il prend des décisions anti-démocratiques. Quand tu l’écoutes, c’est le meilleur démocrate en Guinée. Mais au sein du parti, il ne fonctionne pas comme ça. Il n’aime pas la transparence. Il procède à des nominations fantaisistes. Il effectue des missions sans nous en rendre compte. L’opacité de sa gestion ne nous plait pas. A l’UDD, les décisions doivent être démocratiques. Il n’est pas sincère et est en train de communautariser le parti. Il nomme un conseiller communal de Télimélé au poste de vice-président du parti. Il va au-delà des statuts de l’UDD dont il ne tient même pas compte dans les actes qu’il pose. Il fait ce qu’il veut.

Concrètement, que lui reprochez-vous ?

Aucun investissement n’a été fait depuis qu’il est à la tête du parti. Des commerçants lui font des dons. Il ne nous dit rien, nous ne voyons rien et ne sentons rien.

N’êtes-vous pas frustrés par la non-participation de l’UDD aux législatives ?

Bien entendu. Il avait dit que nous serons députés à l’assemblée nationale quelle que soit la forme des élections. On se battait dans ce sens. Chacun essayait de mobiliser la base du parti pour que les gens aillent se faire recenser. Nous devrions prendre part à ces élections. Mais à notre grande surprise, il nous a roulés jusqu’à ce que le temps nous a pris. On était tous fâchés contre lui. Ceux qui ont négocié pour sa venue dans les rangs du parti, ont calmé le jeu. En plus, il fait croire qu’il est saint alors que dans le parti, il ne l’est pas. Nous ne pouvons pas vivre de promesses. La politique, c’est la gestion du concret.

Qui est à l’origine de la procédure de destitution de Bah Oury ?

Tout ce qui se passe, je ne le fais pas parce que je suis le plus fort. La décision de le destituer est une résolution du bureau politique national. Dans les jours à venir, nous allons lui signifier tacitement qu’il n’est plus président du parti. Il ne doit plus parler au nom de l’UDD.

Par Ciré BALDE, pour VisionGuinee.Info

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