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Bilan d’Alpha Condé après 4 ans au pouvoir : ‘’c’est négatif’’, selon un opposant

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[dropcap]A[/dropcap]ncien conseiller national de la transition sous la bannière de l’UFDG, Youssouf Camara coordonne les activités du mouvement Tout Sauf Alpha, initié par l’ancien ministre Baidy Aribot. A quelques heures de fin de l’année 2014, nous l’avons accroché pour dresser un bilan de parcours de l’actuel chef de l’Etat. Entretien !

Youssouf Camara
Youssouf Camara

VisionGuinee : vous êtes l’un des responsables du principal parti de l’opposition, UFDG, dressez-nous un bilan de la gouvernance d’Alpha Condé.

Youssouf Camara : Sans langue de bois, c’est vraiment un bilan négatif dans la mesure où il n’y a pas eu un dialogue franc entre l’opposition et la mouvance. Durant les quatre premières années d’Alpha Condé, nous avons constaté avec regret que les manifestations politiques ont causé dans ce pays où plus de 60 victimes ont étés enregistrés avec plusieurs  autres condamnations. Dans un Etat de droit, si le dialogue était privilégié par le parti au pouvoir, on n’aurait jamais dû en arriver là.

On devait mettre en place, six mois après l’installation de l’Assemblée nationale, d’autres institutions républicaines notamment la Cour des comptes, la Haute autorité de communication, la Cour constitutionnelle et autres. Jusque-là, rien n’est fait pour que sortions définitivement de la transition politique.

Avec ce régime, on a enregistré des violations répétitives de la Constitution par le président Alpha Condé et certains commis de l’administration. Les gouverneurs, préfets et sous-préfets continuent à s’immiscer dans les affaires politiques qui n’observent donc pas le principe de neutralité de l’administration publique.

Pour illustrer des cas de violations de la Constitution par Alpha Condé, on note par exemple le cas des articles 36 et 38 de la Loi fondamentale. Normalement, après la cérémonie d’investiture du président de la république et à la fin de son mandat, dans un délai de quarante-huit (48) heures, celui-ci remet solennellement au Président de la Cour Constitutionnelle la déclaration écrite sur l’honneur de ses biens.

Quant à l’article 38, il indique clairement que la charge de Président de la République est incompatible avec l’exercice de toute autre fonction publique ou privée, même élective. Il ajoute qu’il doit notamment cesser toutes responsabilités au sein d’un parti politique. Même après élection à la magistrature suprême, Alpha Condé demeure le président de son parti, le RPG Arc-en-ciel.

L’année 2014 qui s’achève aura quand même été rude pour la Guinée en raison de l’épidémie d’Ebola. Ne pensez-vous pas que cette maladie n’a pas négativement impacté l’exécution du programme de société d’Alpha Condé ?

Il est vrai que le virus Ebola a été détecté dans notre pays, il y aura un an. Mais bien avant l’arrivée de cette épidémie virale,  le président Condé avait eu au moins trois ans de gestion. Donc, pour quelqu’un qui était venu pour travailler, les trois premières années de son mandant lui auraient permis un bilan positif ne serait-ce qu’à mi-mandat.

Si vous prenez par exemple le secteur énergétique, le premier ministre Mohamed  Saïd Fofana a reconnu que le gouvernement a investi plus d’un milliard quatre cent millions de dollars dont le résultat laisse à désirer.

L’autosuffisance alimentaire est loin d’être une réalité alors qu’Alpha Condé et son gouvernement avaient promis qu’en 3 ans seulement, la Guinée allait un pays exportateur de produits agricoles. Ce qui est loin d’être le cas aujourd’hui.

Il est bien vrai que des hôtels fleurissent un peu partout, mais ces derniers ne sont destinés qu’aux expatriés car peu de guinéens pourront se trouver les moyens d’y passer une nuit.

Le système éducatif est en lambeau avec des fuites de sujets avérées, floraisons d’écoles privées où il n’y a aucun contrôle de qualité sur l’enseignement. Donc à nos yeux, Ebola ne pourra jamais être la cause réelle du blocage de gouvernement. L’épidémie est venue trouver une situation lamentable.

Ebola, une opportunité selon Alpha Condé. En tout cas, on a vu défiler différents chefs d’Etat et d’institutions internationales…

N’oubliez pas que la Guinée appartient à beaucoup d’institutions internationales qui sont d’ordres caritatives et qui interviennent à des moments donnés. Quand vous prenez par exemple l’OMS, l’ONU, l’UE et d’autres, ce sont des institutions qui soutiennent des pays qui sont dans des situations graves, comme c’est le cas avec Ebola.

Il faut dire les responsables de ces grandes institutions internationales sont venus toucher du doigt la réalité sur le terrain. C’est ce qu’impose la solidarité internationale. Donc ils sont venus en Guinée pour des raisons humanitaires, pas pour autre chose.

Votre dernier mot…

J’encourager ce peuple de rester derrière les leaders de l’opposition qui se battent pour les lois soient respectées dans ce pays, pour qu’on instaure un véritable Etat démocratique en Guinée, malgré qu’aujourd’hui nous sommes dans une situation de blocage total. Il faut souligner que lorsqu’on ne respecte pas la volonté du peuple, tu perds la légitimité et dire que lorsqu’on refuse ce que veut le peuple, c’est une façon de le défier.

Réalisé par Sidy BAH, pour VisionGuinee.Info

00224 628 32 85 65/sidy.bah@visionguinee.info

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