[dropcap]M[/dropcap]aitre Thierno Souleymane Baldé dénonce une violation flagrante des droits de son client Keamou Bogola Haba en détention préventive à la maison centrale de Conakry. L’avocat assure que cet opposant au troisième mandat est empêché depuis son incarcération le 16 juillet dernier, de prendre contact avec ses proches.
Keamou Bogola Haba, responsable de la communication de l’Alliance nationale pour l’alternance et la démocratie (ANAD), est poursuivi notamment pour “atteinte aux intérêts de la nation, offense au chef de l’Etat, troubles à l’ordre public”.
Son avocat Thierno Souleymane Baldé a écrit au parquet de Dixinn le 31 août pour exiger le respect de ses droits.
‘’Il a arrêté le 14 juillet et placé sous mandat de dépôt le 16. Jusqu’à maintenant, il n’arrive pas à entrer en contact avec sa femme’’, dénonce l’homme en robe en noire qui rappelle que ‘’la loi prévoit spécifiquement, même s’il faut enregistrer, la conversation ou la limiter, mais on ne doit pas le priver complètement de possibilité de pouvoir communiquer avec son épouse’’.
Me Baldé assure que ‘’comme nous sommes légalistes, nous avons écrit, vu que la loi nous l’autorise, au procureur de la République près le tribunal de première instance de Dixinn. Nous avons fait une ampliation au procureur général près la Cour d’appel de Conakry et au ministre de la Justice. Nous espérons, si effectivement les dispositions légales sont suivies, qu’il sera autorisé à pouvoir communiquer avec sa femme’’.
Le praticien du droit croit savoir d’où vient la décision d’empêcher Bogola Haba de garder le contact avec sa famille. ‘’En ce qui concerne les détenus politiques, on met la pression sur eux, en les mettant dans des conditions assez difficiles pour les décourager. C’est pour finalement les amener à abandonner la lutte politique et éventuellement présenter des excuses à M. Alpha Condé comme ça a été le cas pour beaucoup d’autres’’, affirme-t-il.
Il se dit convaincu que son client est un homme de conviction. ‘’Il n’est pas facile de le pousser à abandonner ses principes et valeurs’’, laisse-t-il entendre, avant de déduire que ‘’c’est la raison pour laquelle jusqu’à maintenant, nous supposons qu’il y a encore des difficultés à pouvoir respecter ses droits fondamentaux même en étant en détention’’.
Abdoulaye Bella DIALLO, pour VisionGuinee.Info
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