Initié par Racines communications et l’ONG Leydih For Africa, l’événement « 72 heures de la terre guinéenne », pour sa 2ème édition, se tiendra à Boké pour célébrer le riz du 26 au 28 octobre. Pour les initiateurs, ce rendez-vous vise à mettre en relation les vendeurs et les acheteurs des produits agricoles, inciter les décideurs à élaborer des politiques efficaces pour valoriser le secteur agricole et stimuler l’engouement de la jeunesse à s’investir dans l’agriculture entrepreneuriale.
A VisionGuinee, le journaliste et promoteur agricole, Mamadou Saliou Bah, a confié que le secteur rizicole représente une voie pour sortir de la pauvreté. Entretien…
VisionGuinee : Malgré les potentialités agricoles de notre pays le secteur n’est pas souvent mis en avant. D’où vous est venue l’idée d’organiser les 72 heures de la terre guinéenne ?
Mamadou Saliou Bah : Les 72 heures de la terre guinéenne, c’est un rendez-vous annuel qui consiste à poser des actions auprès de nos braves producteurs agricoles en collaboration avec les structures gouvernementales et non gouvernementales œuvrant dans la promotion de l’agriculture en Guinée. Ces séries d’actions visent à mettre en exergue les réalités du secteur agricole guinéen tant dans les potentialités que les défis à relever pour favoriser une autosuffisance alimentaire en Guinée.
L’idée fait suite aux réalités que j’ai rencontrées lors d’un séjour dans la localité de Timbi-Madina, préfecture de Pita. En visite dans cette localité, j’ai été surpris de voir la motivation des hommes et femmes dans les champs pour nourrir leurs familles, malgré tout le calvaire qu’on peut imaginer. Je me suis dit sye c’est vraiment déplorable de voir le quotidien de ces cultivateurs sous la pluie, le soleil qui, très malheureusement ne vivent pas de leur sueur. Alors j’ai commencé à méditer et à en discuter avec quelques amis. Tout est parti de là. Du coup, j’ai réuni une équipe et nous avons entamé les démarches. Nous nous sommes dit que chaque année, nous allons mettre une filière en avant et choisir une localité où cette filière est assez développée pour créer des activités. L’idée, c’est d’être un pont entre les bailleurs de fonds et les acteurs du secteur agricole pour leur permettre d’avoir des accompagnements techniques ou financiers. Durant trois jours, les principaux concernés vont échanger autour de panels, des tables rondes, avec des projections, des concours culinaires, des formations, des expositions ventes, des visites de champs et usines de transformation.
Quelle est la portée du projet ? A quoi peut-on s’attendre sur le terrain ?
Il faut s’attendre à la mise en relation des vendeurs et des acheteurs de produits agricoles pour la transformation et consommation, d’inciter les décideurs à élaborer des politiques efficaces pour valoriser le secteur agricole mais aussi de stimuler l’engouement de la jeunesse à s’investir dans l’agriculture entrepreneuriale et de former les jeunes entrepreneurs dans les métiers agricole et agro-alimentaire.
Quelles sont vos attentes de la part des autorités ?
L’Etat peut ne pas avoir des financements pour tous les jeunes entrepreneurs qui se lancent dans différents projets afin d’apporter un plus au développement du pays, on peut d’une part être d’accord sur ce fait. Mais il peut créer les conditions autour de nous afin d’avoir au moins des accompagnements au niveau institutionnel auprès des différents partenaires qui investissent en Guinée. Les autorités peuvent prendre part aux rencontres ou déléguer des personnes ressources, les accompagner techniquement dans les activités. Ces démarches peuvent créer de l’émulation autour de ces rencontres d’échanges et partages entre les acteurs du monde agricole.
Pourquoi le choix de la filière riz cette année ?
Le riz fait partie aujourd’hui des filières les plus consommées en Guinée. Il possède d’énormes avantages sur le plan nutritionnel et économique pour une nation sur plus de 10.000.000 de terres arables. Il faut reconnaitre que le secteur rizicole représente une voie de sortie de la pauvreté pour la Guinée, mais aussi l’Afrique étant donné que la disponibilité et les prix du riz sont devenus des déterminants majeurs du bien-être des populations.
Sur le plan politique, le riz dans le panier de la ménagère est capable d’impacter positivement sur la stabilité politique, sociale ou économique. Sur le plan économique, la production locale de riz ne couvre que 60% de la demande en Afrique, donnant lieu à des importations de 14 à 15 millions de tonnes par an avec un coût de plus de 6 milliards de dollars. Ce qui constitue des pertes considérables en réserves de devises étrangères du continent, selon Africarice.
Boussouriou Doumba, pour VisionGuinee.Info
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