[dropcap]E[/dropcap]ncore un ancien ministre de Lansana Conté, cette fois d’un gros calibre, dans le gouvernement du président Alpha Condé. C’est une grande  nouvelle. Puisque  l’on sait que le seul et unique  argument de défense du pouvoir actuel face à l’opposition, c’est de culpabiliser les anciens ministres de Lansana Conté d’avoir pillé et déstructuré l’économie guinéenne.

En confiant un super ministère, celui de l’Etat à la présidence chargé des investissements, à Kassory Fofana, ancien ministre des finances de Lansana Conté,  Alpha Condé ne  noie-t-il pas son seul argument qu’il possède et qu’il utilise,  face et  contre l’opposition depuis 2010 ? Alpha Condé n’est-il pas  tombé dans son propre piège, en faisant croire aux guinéens que Lansana Conté était innocent,  que c’est son entourage qui manquait de compétence ?

Puff… ! Vous savez, avec Alpha Condé, et pour les quelques mois seulement  qu’il  lui reste de son mandat,  il faut encore du courage, et continuer à entendre des irrationalités.

Du courage à entendre  qu’il est possible  d’aimer une chose, et ne pas l’aimer, en même temps. D’être assis et débout, en même temps. D’être à l’intérieur et à l’extérieur d’une maison, au même moment. D’accuser les anciens ministres de Lansana Conté d’être des incompétents et voleurs, et en même temps, et sans scrupule aucun, se fier aux mêmes ministres,  en sollicitant leurs services pour penser relever ses propres défis économiques.

Un véritable délire !  N’est-ce pas ? 

De toutes les manières, le chef d’Etat guinéen se démasque. Le mensonge est une construction mentale volontaire. Sa survie dans le temps est limitée. En d’autre terme, comme le disait Abraham Lincoln, « On peut tromper une partie du peuple tout le temps, et tout le peuple une partie du temps. Mais on ne peut pas tromper tout le peuple tout le temps ».

Je garde et soigne jalousement ma position  selon laquelle, un président intelligent et compétent à la tête de la Guinée, n’aurait aucun problème majeur  pour  poser les bases  d’un développement durable.

L’échéance présidentielle de 2015 est un grand défi pour tous les guinéens. Il s’agira d’élire un président, mais aussi et surtout,  de mettre fin  définitivement, aux règnes  des présidents  incompétents  et  de mauvaise foi.

Naby Laye Camara

Bruxelles