Les travailleurs de la Banque Populaire Maroco-guinéenne (BPMG) ont organisé un sit-in le 1er juillet dernier devant la Banque. Cette manifestation visait à exprimer leur mécontentement face au comportement de leur directeur général, Iraqi Housseni. Notre rédaction a rencontré Dame Ouliano Marie Koumbassa, Secrétaire générale de la section syndicale de la Banque Populaire Maroco-Guinéenne (BPMG) pour en savoir plus. Au micro de notre reporter, Mme Ouliano dénonce ce qu’elle appelle la marginalisation des travailleurs de cette banque.
VisionGuinee.Info : Des rumeurs sur une éventuelle grève se fulminent dans les couloirs de la Banque populaire maroco-guinéenne. Etant la secrétaire Générale de la section de cette banque, que pouvez-nous dire ?
Ouliano Marie Koumbassa : Nous ne sommes pas en grève. Nous sommes en train de réclamer nos droits à la banque. Cela fait deux mois que les employés de la BMG réclament leurs droits qui constituent un point de carrière, la formation.
Selon vous, pourquoi les employés de cette banque ne reçoivent pas de formation, comme c’est le cas dans les autres banques de la place ?
J’avoue que les employés de la Banque populaire maroco-guinéenne souffrent énormément. Cela fait 15 ans que M. Husseini Iraqi est directeur général de cette banque. Laissez-moi vous dire que directeur méprise les travailleurs guinéens. Il n’a aucune considération pour le personnel de la banque dont il dirige.
Avec cette direction, nous avons négocié et il a signé un protocole d’accord selon lequel les employés de la Banque sont couverts à 95%. A l’interne, on nous prélève 10% et aux prestataires nous payons 10%. Ça veut dire que les travailleurs doivent 20% à leur compte étant donné que nous devons seulement 10%. Nous avons écrit à la direction générale pour nous restituer les 10%. Jusque-là, notre requête est restée sans suite. Il faut absolument que le protocole d’accord signé entre la Fédération syndicale Autonome des Banques, Assurances et Microfinances de Guinée (FESABAG) et l’Association des Professionnels de Banque (APB) soit respecté. Notre combat aujourd’hui, c’est pour le respect des conventions signées.
Mme Ouliano, concrètement que reprochez-vous à votre directeur général ?
Mon combat c’est que ce directeur doit respecter le personnel qu’il dirige. A la Banque populaire maroco-guinéenne, les travailleurs n’ont pas droit aux congés annuels. La plupart d’entre nous ont 11 ans d’arriérés de congés. C’est énorme ! Nous ne pouvons pas aller en congés parce que nous sommes en manque de personnel. Quand on demande un congé pour ne serait-ce que pour suivre une formation, la direction s’oppose catégoriquement.
A la fin de l’année, lorsque la banque fait des bénéfices, la direction générale doit payer des primes aux employés de la Banque. Nous avons adressé un courrier à M. Husseini Iraqi pour réclamer nos droits. Il a juste réagi en jetant notre correspondance à terre et en nous demandant d’aller nous plaindre où nous voulons.

A vous entendre, on sent qu’il n’y a pas un parfait amour entre la direction de la BMPG et le collège syndical de ladite banque…
Je précise que le collège syndical a été élu pour défendre l’intérêt des travailleurs. Nous devons aussi défendre l’intérêt de la banque car elle appartient à la Guinée et au Maroc. Pour le cas de M. Husseini Iraqi, depuis 2005, nous luttons pour son départ à la tête de cette banque. Mais on n’y arrive pas. Il devait prendre sa retraite en 2012, mais il a profité d’un séjour au Maroc pour se faire reconduire afin de continuer à nous torpiller.
Pour éclairer la lanterne de l’opinion, les guinéens n’ont pas droit à l’internet à la Banque maroco-guinéenne. C’est aberrant de nous priver du net qui ne doit plus être un luxe. Je vous assure que seuls les expatriés ont accès à internet à la Banque populaire Maroco-Guinéenne. C’est une injustice et de l’égoïsme de la direction générale à notre égard.
De toutes les façons le leadership de M. Husseini Iraqi a coulé. Un directeur doit savoir collaborer avec ses travailleurs. Il a fait plus de 15 ans dans cette boite sans jamais tenir une assemblée générale avec ses travailleurs. C’est vraiment dommage !
Le 1er juillet dernier, vous avez organisé un sit-in devant la banque, quelles sont les raisons de cette manifestation ?
Nous avons fait un sit-in parce que quelqu’un est allé voir le ministre de la fonction publique et raconter que j’œuvre pour la fermeture de la Banque populaire maroco-guinéenne en interdisant l’accès au directeur général. Une pure calomnie.
Je persiste, il n’y a pas de véritable crise dans cette banque. Nous ne faisons que revendiquer nos droits, et l’autorité écoute les guinéens qui réclament leurs droits. On ne peut pas prendre une décision comme ça sans consulter la section syndicale de la BPMG et la Banque elle-même.
Et à ce jour, avez-vous eu gain de cause de votre lutte ?
Depuis le début de notre revendication, on n’a pas eu gain de cause. Nous avons adressé plusieurs courriers aux autorités Guinéennes. Nous attendons la suite.
Etes-vous sures de gagner la partie ?
Oui, nous allons gagner parce nous faisons confiance à la Fédération syndicale Autonome des Banques, Assurances et Microfinances de Guinée (FESABAG), Nous sommes là pour les travailleurs et l’intérêt de l’entreprise. Nous devons nous lever pour défendre les intérêts de la Guinée et des travailleurs.
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