[dropcap]D[/dropcap]u ridicule s’est passé dimanche soir aux yeux des guinéens qui ont pris la peine de suivre le journal de la RTG de 20H30′, lorsqu’ils ont vu et entendu le porte-parole de l’Unité spéciale de sécurisation des élections (Ussel), proférer des menaces contenues dans une déclaration officielle de ladite unité.
Selon l’officier, des messages appelant les parents à ne pas laisser leurs enfants aller à l’école ce lundi dans ce contexte de grève, circuleraient dans la cité. L’Unité Spéciale de Sécurisation des Elections, ajoute-t-il, a les moyens de traquer les ‘’individus’’ qui se livrent à ce jeu, et elle le fera.
Paradoxe, parce qu’à ce qu’on sache, la grève déclenchée par Aboubacar Soumah et consorts, n’est nullement liée à un processus électoral pour qu’elle intéresse autant une unité créée uniquement pour sécuriser les élections passées il y a 15 jours. On aurait compris que la gendarmerie nationale en fasse son affaire, mais pas l’USSEL.
Ce que l’USSEL pouvait nous proposer -si elle veut vraiment triompher comme elle le cherche apparemment-, c’est de nous dire où était-elle lorsque, dans des violences post-électorales, des militants extrémistes, hantés par la haine et profitant de l’impunité généralisée, ont incendié 4 enfants dont des nourrissons dans une maison à Kalinko, préfecture de Dinguiraye.
Où était-elle lorsque le siège de la CEPI de Dalaba a été braqué, de l’argent emporté ? Selon nos confrères de Guineematin, il s’agit de 225 millions de francs guinéens, suffisant donc pour construire quelques salles de classe.
Que l’USSEL nous dise plutôt comment, malgré tous les moyens à sa disposition, un Guinéen a été tué à Kindia le 05 février, un second le lendemain dans la commune de Matam et un troisième quelques jours plus tard dans la commune de Ratoma. Ces cas de mort sont intervenus dans un contexte de violences liées à ces élections.
Quelle nous dise si c’est vrai que Bantama Sow et Dansa Kourouma ont été attaqués sur l’axe dit du mal par des militants de l’UFDG, où si c’était pire mensonge pour endormir les consciences ?
Quelle nous dise comment a-t-telle manqué de pro-activité pour éviter qu’une bande de fous viennent s’attaquer au domicile de Cellou Dalein Diallo, mettre sa vie en danger et blesser des jeunes qui ont participé à sauver ce dernier. Où était l’USSEL lorsque des jeunes s’en prenaient à de paisibles citoyens juste parce qu’ils sont mécontents du comportement de la CENI et de l’administration publique ?
Que des questions auxquelles elle devrait répondre d’abord au lieu de chercher à se trouver une place dans le dispositif mis en place par le gouvernement pour saboter l’action d’un groupe de syndicalistes qui, apparemment, défendent la cause des hommes de craie.
Thierno Amadou M’Bonet CAMARA
Journaliste politique