[dropcap]L'[/dropcap]ancien chef du service de renseignements burundais, le général Godefroid Nyombare, a annoncé mercredi la destitution du président Pierre Nkurunziza.

Pierre Nkurunziza
Pierre Nkurunziza

Le Burundi s’enfonce dans la crise. L’ancien chef du service de renseignements burundais, le général Godefroid Nyombare, a annoncé mercredi la destitution du président Pierre Nkurunziza. Celui-ci était justement en déplacement en Tanzanie pour un sommet consacré à la crise ouverte par sa volonté de briguer un troisième mandat.

“Le président Pierre Nkurunziza est destitué de ses fonctions, le gouvernement est dissous”, a annoncé, sur les ondes de la radio privée Insaganiro, le général Nyombare. Le militaire avait été limogé en février par le chef de l’Etat, après lui avoir déconseillé de briguer un troisième mandat jugé inconstitutionnel par ses adversaires politiques. Le nouvel homme fort l’assure : cette mainmise sur le pouvoir se veut passagère. “Il est institué un comité pour le rétablissement de la concorde nationale, temporaire et ayant pour mission entres autres le rétablissement de l’unité nationale”, a précisé le général.

Un mandat jugé contraire à la Constitution

La situation s’est accélérée en fin de matinée. La police avait en effet utilisé des gaz lacrymogènes et quelques tirs de sommation pour disperser quelque 300 manifestants opposés à un troisième mandat du président burundais Pierre Nkurunziza. C’est la première fois depuis le début de la contestation, le 26 avril, qu’un groupe de manifestants parvenait ainsi à se rassembler en nombre sur la place de l’Indépendance, en plein centre-ville.

Les adversaires de Nkurunziza, élu en 2005 et réélu en 2010, jugent un troisième mandat contraire à la Constitution et aux accords de réconciliation nationale d’Arusha, qui avaient ouvert la voie à la fin de la longue et récente guerre civile burundaise (1993-2006).

(avec MetroNews)