Burundi : les putschistes reconnaissent leur échec
[dropcap]L[/dropcap]a situation a définitivement échappé aux putschistes de Bujumbura. Trente-six heures après leur tentative pour s’emparer du pouvoir alors que le président, Pierre Nkurunziza, se trouvait en Tanzanie pour un sommet consacré à la crise burundaise, un de leurs chefs, le général major Cyrille Ndayirukiye, vient d’être arrêté.

Lorsque Le Monde appelle l’officier putschiste sur son portable, vendredi 15 mai au matin, c’est un groupe de soldats qui prend la communication, avec un vacarme en arrière-plan, avant de la passer à un officier loyaliste qui s’amuse : « Tu n’es pas au courant ? Il vient d’être maîtrisé. »
Depuis la veille au soir, Cyrille Ndayirukiye était traqué. Ses hommes, cernés. « Il est vivant, je peux vous l’affirmer », annonce la même voix, calme, avant de raccrocher. La veille au soir, « le colonel Cyril », comme on l’appelle à Bujumbura, avait annoncé qu’il cessait le combat.
Sur les ondes de Radio France internationale, il confirmait officiellement son appartenance au groupe des mutins et son poste de numéro deux dans leur groupe. « Personnellement, je le reconnais, notre mouvement a échoué, car il y a eu une trop grande détermination militaire pour soutenir le système qui est au pouvoir », déclarait-il depuis un endroit de Bujumbura resté secret.
Il n’est pas indifférent que la reddition de cet officier supérieur, très connu au Burundi, et qui a occupé la fonction de ministre de la défense à la fin de la guerre civile qui opposait alors le pouvoir à dominante tutsi à une rébellion hutu dirigée…Lire la suite sur Le Monde