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Ce que l’on sait des attentats à Paris

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attentat France right[dropcap]L[/dropcap]e bilan des fusillades simultanées dans Paris et au Stade de France vendredi soir est d’au moins 127 tués, environ 180 blessés dont 80 en « urgence absolue ». Huit assaillants sont morts, dont sept en se faisant exploser.

« Scènes de guerre », « horreur », « bain de sang »… Les qualificatifs s’enchaînent et se ressemblent. Tous tentent de saisir l’indescriptible : des fusillades simultanées dans Paris et au stade de France vendredi soir et un bilan encore provisoire, mais déjà lourd. On parle ce samedi matin d’au moins 127 morts, environ 180 blessés dont 80 en « urgence absolue ».Des attaques plus meurtrières que les attentats de janvier dernier encore largement présent dans les mémoires.

Huit assaillants sont morts, dont sept en se faisant exploser. C’est la première fois en France que des actions kamikazes ont lieu sur le sol français. Ces attaques n’avaient pas été revendiquées samedi à l’aube.

Que s’est-il passé vendredi soir ?

Aux alentours de 21 heures, plusieurs fusillades éclatent dans le centre de Paris, notamment dans un quartier du dixième arrondissement. Les témoignages sont confus d’autant qu’on évoque des fusillades dans d’autres lieux de la capitale. On parle de morts, mais déjà un autre évènement attire l’attention : deux explosions retentissent au stade de France alors que se déroule un match amical de football entre la France et l’Allemagne.

Le chef de l’Etat quitte précipitamment le stade. François Hollande et Bernard Cazeneuve se retrouvent au ministère de l’Intérieur. Le doute se dissipe. L’évènement dépasse le fait divers. Une prise d’otages a lieu dans la salle de spectacle du Bataclan où se tient un concert de « rock métal ».

En tout, six attaques simultanées sont menées dans autant de sites, principalement dans les Xe et XIe arrondissements, avec des bilans très lourds notamment boulevard de Charonne (18 morts) et rue de la Fontaine-au-Roi (14 morts), a détaillé le procureur François Molins.

Très ému mais le ton ferme, François Hollande s’exprime dans une courte allocution à la télévision. Il annonce la fermeture des frontières et décrète l’état d’urgence .

L’attaque devient attentat , le plus meurtrier en Europe après Madrid en 2004. Le parquet ouvre une enquête pour assassinats en relation avec une entreprise terroriste. Le président annonce aussi un premier bilan : « Plusieurs dizaines de tués, et beaucoup de blessés ». Un peu plus tard, l’assaut est lancé au Bataclan et si l’on parlait d’une dizaine de morts au sein de la salle de spectacle, c’est en fait plusieurs dizaines de morts qui sont recensés, d’après un bilan qui demeure provisoire.

La préfecture demande à ceux qui sont à leur domicile d’y rester. D’éviter de sortir sauf nécessité absolue. Les hôpitaux de Paris déclenchent leur plan d’urgence.

Sous le hashtag #PorteOuverte, des milliers de Parisiens organisent sur Twitter un vaste mouvement de solidarité, offrant d’héberger pour la nuit les passants bloqués à l’extérieur par les attentats et pouvant être en danger, ou ne pouvant rentrer chez eux.

Qui sont les terroristes ?

Selon des premiers témoignages, des assaillants auraient parlé de la Syrie, de l’intervention française dans la région mais également de l’Irak. L’attaque ? « C’est de la faute de votre président », aurait dit un assaillant selon un témoin. Selon la préfecture de police, les quatre assaillants de la salle de spectacle sont morts, dont trois en actionnant leurs ceintures d’explosifs. Au total, sept assaillants sont décédés dans la salle de concerts et près du Stade de France. Cette dernière attaque menée par un kamikaze, est une première en France.

Les restes des corps des kamikazes qui se sont faits exploser doivent être ramenés à l’Institut médico-légal (IML). Les enquêteurs espèrent que des traces ADN ou des empreintes exploitables coïncideront avec un fichier d’auteurs d’infractions. Selon des sources policières, des témoins évoquent des assaillants venus dans une voiture immatriculée en Belgique, ce qui laisse ouverte l’hypothèse d’une équipe venue de l’étranger, sans exclure la présence de locaux. La coopération de services étrangers, notamment européens, a été sollicitée.

D’ores et déjà, une source policière évoque « des types aguerris à première vue et parfaitement entraînés, que les témoins décrivent comme assez jeunes et sûrs d’eux ». La question de leur entraînement et d’un éventuel séjour en zone de jihad, notamment en Syrie, est posée selon des sources policières.

Un passeport syrien a été retrouvé près d’un des assaillants, ont annoncé des sources policières.

L’attentat a-t-il été revendiqué ?

Le groupe jihadiste Etat islamique (EI) a revendiqué samedi dans la matinée les attentats, dans un communiqué publié sur internet, affirmant que la France resterait une de ses principales cibles. « Huit frères portant des ceintures explosives et armés de fusils d’assaut ont visé des sites choisis soigneusement au coeur de Paris », indique le communiqué publié en deux versions, une en arabe et une en français. « Que la France et ceux qui suivent sa voie sachent qu’ils resteront à la tête des cibles de l’Etat islamique », a ajouté l’organisation extrémiste sunnite. Selon le communiqué, les attaques de Paris seraient une réponse aux « bombardements des musulmans en terre du califat », un terme généralement utilisé pour désigner les régions d’Irak et de Syrie contrôlées par l’EI.

La France mène, au sein d’une coalition internationale, des frappes aériennes contre les jihadistes de l’EI en Irak et en Syrie. Plus tôt, Le président français François Hollande, avait déjà accusé l’EI d’avoir commis un « acte de guerre » à Paris.

Quels sont les premiers éléments de l’enquête ?

Grâce à la video-surveillance et aux témoignages, les enquêteurs tentent d’établir une chronologie précise des événements. Alors qu’une première explosion s’est produite à 21h20 aux abords du stade de France, trois fusillades ont éclaté dans Paris, dans plusieurs rues des 10e et 11e arrondissements. Les mêmes ont-ils frappé successivement avant d’achever leur carnage au Bataclan, où ils sont morts après avoir tué au moins 82 personnes? Cela permettrait d’exclure que des assaillants aient pris la fuite. « A priori », ce n’est pas le cas, disent des sources policières et proches du dossier, sans l’exclure définitivement.

La coordination des attaques laisse peu de doute : le projet a été conçu et préparé pour frapper les esprits et semer l’effroi. Remonter le fil de soutiens logistiques puis de commanditaires dépendra des traces laissés par les kamikazes. La présence de ceintures explosives est inédite et laisse supposer la présence d’un artificier. « Le spécialiste en explosif est trop précieux, il ne participe jamais aux attaques. Donc il est là, quelque part… », pense l’ancien chef du service de renseignements de sécurité à la DGSE, Claude Chouet, contacté par l’AFP.

Le parquet de Paris a activé sa cellule de crise permettant de mobiliser tous ses magistrats. Tous les services spécialisés dans l’anti-terrorisme sont saisis de l’enquête (SDAT, DGSI et section antiterroriste de la PJ parisienne). Dans les premières heures, l’intégralité des effectifs de la PJ, soit plus de 2.000 policiers, sont également mobilisés. L’état d’urgence, décrété par François Hollande, donne de larges pouvoirs à la police, notamment en matière de perquisitions désormais permises en pleine nuit. Les investigations déboucheront à terme sur l’ouverture d’une information judiciaire confiée à des juges antiterroristes. Un appel à témoins a été lancé par la police nationale.

Quelle est la situation à Paris ce samedi matin ?

Le trafic était normal ce samedi matin à la SNCF et dans les aéroports de Paris, et quasi normal sur le réseau de transports urbains parisiens. Le trafic ferroviaire était normal dans l’Hexagone, et aucune gare n’était fermée. Aéroports de Paris (ADP) a également fait état d’un trafic « conforme » à ce qui était prévu, malgré des délais d’attente supplémentaires à prévoir en raison du renforcement des mesures de sûreté. Seul un vol American Airlines, en provenance des Etats-Unis, a été annulé, pour une « raison inconnue ».

Dans les transports parisiens, le trafic est normal sur le métro, mais 11 stations de l’est parisien, proches des lieux des attentats, restaient fermées, « réquisitionnées par la police », tandis que huit lignes de bus étaient « totalement interrompues ».

Quant aux mesures de sécurité, elles étaient déjà très élevées dans les gares et les transports parisiens, et n’avaient pas été renforcées samedi en début de matinée. Si elles devaient l’être, la consigne viendrait du ministère de l’Intérieur.

Tous les équipements de la ville de Paris (écoles, musées, bibliothèques, marchés alimentaires…) seront fermés ce samedi. L’ensemble des compétitions sportives prévues ce week-end en Ile-de-France ont été suspendues.

Les syndicats de médecins libéraux ont appelé à mettre fin à la grève qui avait démarré vendredi contre le projet de loi de santé, et qui devait se poursuivre ce week-end.

Par Les Echos

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