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Ce sera donc Alpha Condé…

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Alpha[dropcap]C[/dropcap]e qui se passera en Guinée est facile à imaginer : le président sortira gagnant de la présidentielle du dimanche dernier. Au premier tour si tel est le verdict réel des urnes ou s’il est sûr de pouvoir mâter ses concurrents avec efficience, c’est-à-dire à moindres frais et dans le minimum de temps.

Sinon, il acceptera d’aller au second tour qu’il ne perdra pas. Car en Afrique, on n’organise pas les élections pour les perdre. Sauf dans les rares ilots de démocratie du continent comme au Ghana, au Cap Vert et au Sénégal. Les exemples d’alternance sont plus nombreux mais  c’est très généralement quand les textes n’autorisent pas la candidature du président sortant. Le contre-exemple Gbagbo n’invalide pas le constat,  l’ex président ayant  été débarqué manu militari  après une rocambolesque auto-intronisation  et  un tragique  bain de sang.

Alpha Condé partage avec Gbagbo un long passé d’opposant. Mais la parenté s’arrête là. L’Ivoirien était candidat dans un pays sous tutelle onusienne et sa francophobie qui était pour lui le moyen de conserver le pouvoir en galvanisant les foules contre les manœuvres néocoloniales a tiédi Paris, gauche et droite confondues.  Le Guinéen lui, n’a pas à craindre une telle radioactivité.

Mieux, si l’internationale socialiste signifie encore quelque chose, il pourrait anticiper la bienveillance de  « l’ami François ». Aurait-il raison ? Le calcul est risqué : côté avenir, le pensionnaire de l’Elysée n’est pas du tout fixé. L’Afrique à cet égard  peut être un peu trop éloignée pour Paris.

Pourtant, Condé peut bien être dans une logique de risques calculés.  Pour lui, le silence  élyséen suffirait. D’ailleurs,  même s’ils n’observent qu’une partie infime du processus électoral et des zones où l’élection s’est déroulée, ce qui devrait les dissuader de l’extrapolation, les observateurs européens et africains ont validé hier le scrutin rejeté par les concurrents du président guinéen. Un moyen de dire : le vainqueur qui sera proclamé dans les heures à venir est un vainqueur sincère et crédible.  La justice si elle est saisie se chargera de le confirmer et l’armée maintiendra l’ordre s’il le faut.

Alpha Condé sera bien le futur président de la Guinée. Et dans trois ans, son opposition aura pour bataille de l’empêcher de changer la constitution pour un troisième mandat. L’Afrique a fait le choix de la démocratie sans substance et sans démocrate. La communauté internationale s’en accommode : l’urne même sur fond de fraude au lieu de la machette pour accéder au pouvoir, c’est déjà tellement inespéré !

Adam Thiam, dans Maliweb.net

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