Lors d’une cérémonie organisée ce mardi 6 mai à Taouyah par le syndicat de l’Office guinéen de publicité (OGP) pour célébrer les performances de la direction générale dans le redressement de cet établissement public, le directeur général, Aladji Cellou Camara, a prôné un triomphe modeste en appelant le personnel à redoubler d’efforts pour atteindre les objectifs fixés.

En prenant les rênes de l’OGP, l’ancien journaliste a hérité d’une situation financière désastreuse, avec seulement 146 000 GNF en caisse.

La nouvelle direction de l’OGP qu’il dirige a également été confrontée à une absence de comptabilité fiable, à une accumulation de dettes vertigineuses de 42 milliards GNF de dettes fiscales, 3,5 milliards GNF de dettes sociales, 35 milliards GNF de dettes fournisseurs et partenaires, dont 13 milliards dus aux régies publicitaires, à six mois d’arriérés de salaires (8 milliards GNF), ainsi qu’à un effectif pléthorique et démotivé.

Dans son discours de prise de fonction, Aladji Cellou estimait qu’il n’avait ‘’pas le droit à la parole’’. ‘’Parce que je ne savais pas franchement dans quoi on me mettait’’, a-t-il confessé, ajoutant que ‘’je savais qu’il y avait des arriérés de salaires, parce que cela avait été médiatisé. Mais je ne connaissais pas l’ampleur du désastre’’.

‘’Et quand j’ai découvert quels étaient les problèmes, j’avoue que cela m’a fait peur. Mais si, en quatre mois, nous avons réussi à redresser la barre, à nous acquitter des arriérés de salaires, tout en assurant les paiements en cours, c’est grâce à vous’’, a-t-il déclaré en s’adressant aux travailleurs de l’OGP.

Après avoir stabilisé la situation et remis l’OGP sur les rails, le directeur général a dédié cette réussite au personnel. ‘’Travailleurs et travailleuses de l’OGP, sans vous, qui sommes-nous ? Rien du tout. Nous sommes quelque chose parce que nous sommes avec vous. Nous sommes des directeurs parce qu’il y a des employés. Et moi, j’ai trouvé une famille. Vous êtes désormais partie intégrante de ma famille’’, a-t-il affirmé, ému, en présence de son adjoint Jean-Marie Soriba Koumbassa.

Si les quatre derniers mois ont permis de poser des jalons importants, Aladji Cellou Camara appelle néanmoins à la prudence. ‘’Nous célébrons ces quatre à cinq mois, parce que des résultats ont été obtenus. Mais permettez-moi d’avoir le triomphe modeste. Pourquoi ? Parce que, certes, le bateau a été remis à flot. Nous recommençons à naviguer. Mais il y a encore la tempête devant nous. Nous devons garder raison et nous dire que ce n’est qu’une première étape. Nous ferons en sorte de mener le bateau à bon port, là où nous pourrons jeter l’ancre, peut-être pour d’autres départs’’, a-t-il prévenu.

Il a salué le soutien du général Mamadi Doumbouya, chef de l’État, tout en insistant sur le fait que le travail est loin d’être achevé. ‘’Nous devons avoir le triomphe modeste. Pourquoi ? Pour le moment, ce sont des salaires qui ont été payés, un nouveau siège qui vous a été offert. Mais je connais la situation des agences. Tant que tout n’est pas rose, il reste du chemin à faire. Alors, que dire ? Retroussons nos manches. Le travail n’est pas fini’’, a insisté le numéro 1 de l’OGP.

Il assure que ‘’le travail ne fait que commencer’’. Et d’ajouter : ‘’Maintenant, vous me mettez la corde au cou, parce que si nous célébrons en mai, je veux que nous célébrions aussi le 13e mois, le 31 décembre’’.

Pour y parvenir, il appelle à ‘’travailler plus et mieux’’, tout en prônant une gestion rigoureuse des finances de l’OGP : ‘’L’argent de l’OGP, c’est pour l’OGP et pour l’Etat. Si nous réussissons à gérer ce que vous collectez comme redevances, nous nous retrouverons ici ou ailleurs, dans un cadre plus approprié, pour célébrer la fin d’année avec encore plus d’enthousiasme’’.

Il rappelle que ‘’journaliste de métier, je sais que le train qui arrive à l’heure, ce n’est pas une information. Aujourd’hui, je vois des sourires partout parce que le train est arrivé à l’heure. Mais je sais que le jour où il n’arrivera pas à l’heure, on ne parlera que de ça. Je ne veux pas que ce train, ou ce bateau dont je parlais, n’arrive pas à l’heure au 31 décembre’’.

Et de lancer un appel à l’unité : ‘’Ensemble, faisons en sorte que nous ayons encore plus de sourires le 31 décembre prochain’’.

Parmi les acquis majeurs de ses 100 premiers jours à la tête de l’OGP figurent le paiement des arriérés de salaires, la régularisation des cotisations sociales, l’informatisation de la comptabilité, et la suppression du billetage pour une meilleure traçabilité financière. À cela s’ajoutent l’adoption d’un budget réaliste, la création d’une direction de la stratégie et de l’innovation, l’instauration de réunions hebdomadaires, ainsi que la mise en place d’un manuel de procédures en cours de finalisation.

Pathé BAH, pour VisionGuinee.Info
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