[dropcap]L[/dropcap]e chef de file de l’opposition a conféré le 9 septembre 2014 avec des médias lors de son passage à Paris. Cellou Dalein Diallo a déclaré que l’acceptation de son échec en 2010 face à Alpha Condé a été une décision difficile à prendre. ‘’Je n’étais pas convaincu par le résultat : comment passe-t-on de 18% à 52 % des voix? Mais je l’ai accepté pour éviter d’engager le pays dans des violences qui auraient débouché sur une guerre civile’’, a-t-il dit à la presse mobilisée au European American Press Club.
Parlant de l’épidémie d’Ebola qui frappe de plein fouet la Guinée, le leader de l’UFDG a indiqué que ‘’les gens n’arrivent pas à assurer deux repas par jour à leur famille’’. Selon lui, ‘’depuis le début, nous n’avons pas voulu politiser l’épidémie d’Ebola, c’est une question de sécurité nationale, chacun doit s’investir’’. Une situation qui rend encore l’ancien premier ministre plus sceptique sur l’organisation d’une élection présidentielle crédible en 2015. ‘’Je ne sens pas une volonté d’Alpha Condé de tenir des élections transparentes. La situation économique est en effet difficile; 55% de la population est sous le seuil de pauvreté et cela s’accentue. Les gens n’arrivent pas à assurer deux repas par jour à leur famille. Il y a moins d’électricité, moins d’eau courante, moins de sécurité’’, explique Cellou Dalein Diallo qui dit être convaincu que tout cela profite à l’opposition dont il en est le chef de file.
‘’Tout cela profite à l’opposition. Mon parti est plus fort qu’en 2010’’, révèle-t-il. ‘’Il enregistre beaucoup d’adhésions du fait des difficultés de la vie, des promesses non tenues, de la précarité, de l’exode rural’’, argue-t-il. Ajoutant : ‘’le pouvoir considérait la Basse Guinée comme un fief. Aujourd’hui, cette région est favorable à l’opposition. Et les élections législatives de l’an dernier ont montré qu’Alpha Condé ne pouvait pas emporter Conakry. Donc il n’est pas pressé d’organiser un scrutin’’.
Et s’il n’y a pas d’élection transparente, ‘’on risque des réactions populaires’’, avertit Cellou Dalein Diallo qui rappelle que son challenger Alpha Condé a fait savoir ‘’qu’il ne voulait plus de l’assistance technique ni d’observateurs de l’Union européenne’’.
Mais face à cette situation, le chef de file de l’opposition ne privilégiera pas les manifestations de rue. Car, explique-t-il, ‘’descendre dans la rue nous coûte cher. 57 morts l’an dernier, d’autres paralysés à vie, 1400 jeunes arrêtés et condamnés. Ce n’est pas notre choix premier.’’
‘’Le problème est qu’Alpha Condé n’est pas un homme de dialogue’’, assène Cellou Dalein Diallo.
Ciré BALDE, pour VisionGuinee.Info
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