Depuis le renversement du Général François Bozizé par la Séléka, la République Centrafricaine vit dans des violences infernales. La haine et les discours xénophobes ont remplacé la coexistence entre deux communautés qui ont évolué pendant plusieurs décennies dans l’harmonie.
Les déploiements des forces armées de l’Afrique Centrale qui étaient censées mettre fin aux affrontements ont plutôt donné la chance à une partie contre l’autre. La France a envoyé en Centrafique ses troupes afin d’éviter une guerre civile et un massacre de la population, dit-on. La réalité du terrain est toute autre. L’arrivée des troupes de l’opération Sangaris a accentué les exactions des milices armées Anti-balaka contre les musulmans.
L’Union Européenne qui a promis d’envoyer des troupes suit quotidiennement les tueries contre les musulmans assimilés aux ex-rebelles de la Séléka. Le retard de ces forces européennes est le signe de laxisme de la communauté internationale face à la cruauté des milices chrétiennes.
Selon des observateurs, la France et certains pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) ont favorisé l’émergence de ces milices cruelles. Le désarmement suivi de la démission forcée de la Séléka a largement contribué à renforcer les Anti-balaka contre des musulmans sans armes ni défense. Les nombreux morts mutilés sont un des signes de la cruauté de cette rébellion. Aujourd’hui, la déclaration de partition par certains de la Séléka est condamnée dans toutes les capitales occidentales. Poussés dos au mur, persécutés et tués, la sécession de la partie Nord de la Centrale doit être à l’ordre du jour.
Ce qui est plus déplorable, c’est le silence de l’organisation de la communauté islamique. Malgré toutes les exactions, la plus grande institution islamique mondiale est restée muette. Jusqu’ici aucune réaction. Comme pour dire qu’elle n’est pas frappée par cette barbarie d’un autre âge. La menace de Boko Haram, même si ce groupe est réputé pour ses sévices, est un signe de la cruauté des milices chrétiennes. Avec cette allure de deux poids et deux mesures, on se demande quand la communauté internationale jouera-t-elle son rôle.
Depuis Paris, Boubacar DIALLO pour VisionGuinee.Info