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Ces défis d’urbanisation qui freinent les opportunités de croissance de la ville de Conakry

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[dropcap]L[/dropcap]a représentation de la Banque mondiale en Guinée a servi de cadre ce mercredi 20 juin à la présentation de son 5ème rapport semestriel sur les questions essentielles de développement. Le rapport consacré aux défis de l’urbanisation en Afrique de l’Ouest notamment dans les villes de Bamako, Conakry et Niamey, a été présenté lors vidéo-conférence.

En s’intéressant aux défis de l’urbanisation dans les capitales du Mali, de la Guinée et du Niger, la Banque mondiale a voulu ‘’susciter des débats publics autour des questions macroéconomiques, budgétaires, sociales qui comptent soutenir les efforts de la réduction de la pauvreté et la promotion d’une prospérité partagée’’.

Selon Mme Soukeyna Kane, directrice des opérations de la Banque Mondiale pour le Tchad, la Guinée, le Mali et le Niger, ‘’Niamey est trop concentrée sur son centre-ville, Bamako a une urbanisation plus fragmentée et Conakry est très soumise aux contraintes de la situation géographique liées à la presqu’ile de Kaloum’’.

Le rapport de la Banque mondiale mentionne qu’il ‘’y a une fragmentation urbaine dans ces trois villes qui limite les opportunités d’interaction et augmente le coût de la fourniture des infrastructures et de services urbains’’. C’est pourquoi, nous apprend-on, Conakry, Niamey et Bamako ne parviennent pas pour l’heure à tirer profit de la croissance urbaine.

Selon le rapport, la Guinée, le Mali et le Niger ont connu une croissance rapide de la population urbaine de 2000 et à 2015. Les taux de croissance urbaine ont été particulièrement spectaculaires au Mali et au Niger (environ 5%). La Guinée (3,3%) se rapproche davantage de la moyenne régionale.

‘’On estime jusqu’en 2030, les zones urbaines au Mali, au Niger et en Guinée accueilleront, respectivement, au moins 400.000, 190.000 et 150.000 résidents chaque année. Cependant, ces pays ne trouvent pas aujourd’hui au même stade d’urbanisation. Environ 40% de la population du Mali et de la Guinée vivent actuellement dans les zones urbaines, tandis que les niveaux d’urbanisation au Niger (20%) accusent un retard par rapport aux autres pays’’, indiquent les auteurs dudit rapport.

‘’Cette explosion démographique pourrait se transformer en catastrophe démographique accompagnée d’instabilité urbaine si les villes ne répondent aux aspirations de ces jeunes. C’est pourquoi, le processus et les opportunités offerts par l’urbanisation méritent une attention particulière’’, alerte Meskerem Brhane, responsable des programmes d’urbanisation de la Banque mondiale au Mali, au Niger et en Guinée.

Ce co-auteur dudit rapport affirme que ces trois capitales connaissent une croissance démographique accélérée alors que la croissance économique ne suit pas. ‘’Les PIB par capitale n’évoluent pas de manière significative. Alors que dans d’autres pays comme en Asie, quand ils arrivent à une urbanisation qui dépasse 50%, on remarque que les PIB par capitale évolue’’, assure-t-il.

Il précise que Conakry, Bamako et Niamey restent cependant extrêmement importantes du point de vue économique pour en termes du PIB. ‘’Bamako représente 34% du PIB national, Conakry et Niamey 27% chacune’’, souligne M. Brhane.

Les raisons de la non-traduction de la croissance urbaine en croissance économique

Selon la Banque mondiale, Bamako, Niamey et Conakry ne constituent pas des moteurs de croissance ou de prestation de services. Leur développement urbain fragmenté a empêché l’établissement de mécanismes d’adéquation et de correspondance entre les personnes et les emplois et a augmenté le coût des infrastructures et de la prestation de services.

En plus, l’expansion urbaine à Bamako et à Conakry est déconnectée des centres urbains existants. Dans ces trois capitales, mobilité urbaine est faible, réduisant davantage le potentiel d’interaction au sein de la ville. Le responsable des programmes d’urbanisation de la Banque mondiale au Mali, au Niger et en Guinée regrette la ‘’fragmentation de l’espace urbain, la faiblesse de la gestion foncière, mais aussi et surtout le manque de ressources financières’’.

Promouvoir la croissance économique et la qualité de vie dans ces villes…

Pour que ces villes deviennent des centres urbains, collectifs, viables et habitables, la Banque mondiale propose des axes d’intervention. Le premier axe, c’est la planification avec une meilleure valorisation des marchés fonciers. Tandis que le 2e axe est lié à la connectivité et ‘’comment on peut arriver à parvenir à cette fragmentation grâce aux différents systèmes de connexion et comment avoir des ressources nécessaires pour améliorer les besoins en infrastructures’’.

Pour le cas particulier de la Guinée, Yelé Batama, spécialiste des analyses de la pauvreté, déclare que ‘’les avantages économiques qu’on s’attendait de l’agglomération n’ont pas eu lieu. On voit des cas d’embouteillages dans des bidons villes qui ont autant de coûts économiques pour le pays’’.

‘’Quand on prend Conakry, la ville n’est pas suffisamment préparée pour absorber dans de bonnes conditions les migrants. Les pauvres quittent le milieu rural pour la ville. Aussi, il y a aussi la mauvaise gestion des ressources budgétaires et naturelles’’, analyse-t-il.

Selon la Banque mondiale, malgré les ressources naturelles de la Guinée, le pays fait face à d’importantes difficultés pour traduire ses atouts et ses opportunités en revenus plus élevés pour sa population.

Boussouriou Doumba, pour VisionGuinee.Info

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