[dropcap]D[/dropcap]epuis quelques années, la communauté Mahométienne de Guinée entame le mois saint de Ramadan le même jour que les pays du Proche, Moyen et Extrême Orients. Raison invoquée par les autorités religieuses : le décalage horaire existant entre ces pays et la Guinée n’excède pas 10 heures. Pourquoi donc ne pas débuter le même jour qu’eux ?, arguent-elles comme argument.
Et depuis, cette nouvelle décision, faisant office de loi dorénavant, est suivie par endroits. Et dans d’autres localités comme Kankan et Dinguiraye, des fidèles se réfugient derrière une certaine considération selon laquelle ils ne jeûnent qu’après qu’ils aient observé le croissant lunaire.
Sauf que dans la nuit d’hier dimanche 5 juin, un communiqué du secrétariat général des Affaires religieuses, lu sur les ondes des médias d’Etat a invité les fidèles musulmans de Guinée à observer le jeûne à partir du mardi. Cette information a été très bien accueillie au sein de l’écrasante majorité des populations qui ne vivent plus, mais survivent. Ce, grâce à la cherté de vie habituelle et spécifiquement cautionnée par la hausse de la TVA et de toutes les autres taxes, notamment sur des produits de première consommation.
Mais la vie de ce communiqué n’aura été que d’environ près de deux heures. Puisqu’un autre livré par le même secrétariat est venu remettre en cause le premier, et en appellera au démarrage de la pénitence dès ce lundi. C’est alors que les uns et les autres ont commencé à passer l’information auprès de ceux que ne l’avaient pas. Parce que survenue tard la nuit, alors que le petit déjeuner n’était quasiment pas encore négocié.
Un acte qui vient allonger la liste des pratiques peu honorables pour une confession religieuse dans un pays où elle compte plus d’adeptes que toutes autres. En témoignent les guerres intestines d’imamat dans plusieurs localités du pays, la barbarie perpétrée en 2013 contre une église à Nzérékoré suite au décès d’un apprenti-chauffeur à Koulé, la destruction en 2015 d’une mosquée à Touba dans la préfecture de Gaoual et qui s’est soldée par des morts d’hommes, ainsi que l’incendie, le vendredi 19 février dans la localité de Diansoumana à Kankan, d’une mosquée par des jeunes en furie.
Mady Bangoura, pour Visionguinee.Info
00224 664 29 48 51/mady.bangoura@visionguinee.info