Depuis l’avènement de l’indépendance de la Guinée, nombreuses sont ces populations qui avaient espéré avoir un lendemain meilleur suite à la nationalisation de grandes entreprises par les différents gouvernements qui se sont succédé. Quelques années plus tard, ce rêve s’est brisé peu à peu en voyant la fermeture de ces multinationales mettant au chômage des milliers de jeunes cadres, mains d’œuvres et des autochtones résidents sur les lieux abritant ces unités industrielles.
Des régions autrefois nanties grâce au rendement de ces milliers de ressortissants qui exerçaient dans diverses zones d’exploitation ou entreprises de la place se voient de nos jours laisser pour compte sans aucune mesure palliative.
A l’avènement de la troisième république avec un président démocratiquement élu, la relance de ces entreprises n’a eu de succès. Après trois (3) ans au pouvoir, les autorités guinéennes entendent lancer dans un meilleur délai des appels d’offres pour la reprise de différentes sociétés étatiques.
A l’annonce de cette nouvelle, bons nombres de citoyens se posent la question de savoir pour ne pas inclure la SEG et l’EDG qui, de nos jours, font de l’objet de manifestations de rues contre le manque d’eau et d’électricité. L’on se rappelle que ces manifestations se sont soldées par des morts et des arrestations sans compter les dégâts matériels causés par ces émeutes.
Malgré ces protestations de rue, plus d’une dizaine de quartiers reste encore dans l’obscurité totale à Conakry. Pendant ce temps, des femmes parcourent des kilomètres munies de bidons de 20 litres à la recherche d’eau.
Pour revenir aux unités industrielles à privatiser, les autorités annoncent des études approfondies sur la nécessité de la relance de ces entreprises et leur rendement. Il s’agit de l’usine de jus de fruits de Kankan ; la Société Guinéenne de Plastique (Soguiplast); la SIAC de Kassa ; l’usine d’allumette d’Entag; l’Entreprise nationale de tabac de Guinée et l’usine de Thé de Macenta.
Mais l’on amené à s’interroger sur le sort réservé à la Salguidia ? A la première usine d’alumine en terre Africaine Friguia qui est à l’agonie depuis près de deux ? L’on se demande également à quand la relance de la Société des télécommunications de Guinée (Sotelgui) et tant d’autres qui ont mis la clé au paillasson ?
Si certains observateurs ne voient pas d’inconvénients dans la relance des sociétés étatiques, d’autres par contre estiment qu’il est plus opportun de relancer les activités de Friguia ou de la Sotelgui au lieu de réveiller une entreprise de fabrication de tabac. Qu’à cela ne tienne, des sources proches du dossier annoncent que les appels d’offres feront états d’un bail de 25 à 30 ans qui permettront au repreneur d’amortir ces investissements. Et un ticket sera payé par le repreneur de ladite entreprise. Ticket qui sera versé dans les caisses de l’Etat à travers le trésor public, dit-on. En plus de ce montant à verser, les autorités estiment que l’ouverture de ces entités permettra la création de nouveaux emplois, contribuer à la production nationale ; développer des activités génératrices d’emplois pour les jeunes et femmes et renforcer la capacité nationale de production. Attendons de voir !
Boubacar Sidy BAH, pour VisionGuinee.Info
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