Charles Wright déçu de la CRIEF : ‘’C’est une déception totale…la chose qui influence beaucoup plus, c’est l’argent’’
C’est un ministre de la justice et des droits de l’homme remonté contre la Cour de répression des infractions économiques et financières qui s’est exprimé ce mercredi 17 janvier à l’occasion de la cérémonie d’installation du magistrat Francis Kova Zoumanigui dans les fonctions de président de cette institution judiciaire.
‘’M. le procureur spécial, combien de fois j’ai été saisi pour me dire de vous suspendre ? Quand je vous regarde M. Aly Touré, quand vous faillissez, au regard de la loi, je ne vous tolèrerai pas. Mais tant que vous continuez, vous avez tout mon soutien. Vous savez que je ne fais pas la langue de bois. Je ne suis pas là pour faire vos éloges’’, indique Alphonse Charles Wright.
Il fait remarquer que de nos jours, la CRIEF est une ‘’déception totale du peuple de Guinée. Le peuple est allé jusqu’à demander à quoi sert la CRIEF aujourd’hui. Cette question est posée par le peuple de Guinée. Cette CRIEF-là sert à quoi ?’’.
Pour le ministre Charles Wright, ‘’aucune institution judiciaire ne peut être un instrument de chasse aux sorcières. Pourquoi ? Parce que les magistrats qui animent ces institutions judiciaires sont sous serment. Le magistrat, sa bréviaire, c’est la loi. Mais la chose qui influence beaucoup plus, c’est l’argent. Quand vous luttez contre la corruption, on viendra vous proposer tout’’.
Il souligne que ‘’si nous devons lutter contre la corruption, nous devons éviter d’être corrompus. Nous devons être des exemples’’.
Avant d’indiquer au nouveau président de la CRIEF que ‘’c’est moi qui vous ai proposé au chef de l’Etat au regard des qualités que vous avez. Le jour où je n’aurai plus en ces qualités d’intégrité, vous passerez la main à une autre personne conformément aux textes en la matière. Ne prenez jamais la responsabilité de condamner quelqu’un à tort. Vous avez dit que vous avez une famille. Sachez que si vous faites du tort à quelqu’un, votre progéniture en souffrira’’.
Quant au procureur spécial de la CRIEF, il n’est pas passé par quatre chemins pour le mettre en garde. ‘’Je vous ai à l’œil. Je serai intraitable en matière de corruption’’, prévient-il d’un ton ferme, ajoutant que ‘’quand le peuple est déçu de ton institution judiciaire, il devient violent’’.
D’après son constat, ‘’quand vous dites aujourd’hui à quelqu’un allons à la CRIEF, il dit : ‘Allons rapidement’. Aucune crainte. Certains dossiers rentrent et peu de temps après, les décisions sortent. D’autres sont là ça fait combien de temps ? Il faut la gestion des dossiers dans un délai raisonnable’’.
Salimatou BALDE, pour VisionGuinee.Info
00224 662 78 58 57/salimbalde91@gmail.com