La publication d’une vidéo du colonel Claude Pivi, muni de plusieurs téléphones portables en prison, a mis le ministre de la justice dans ses états. De retour d’un voyage à l’étranger, Charles Wright s’est rendu à la maison centrale de Conakry pour exprimer sa colère contre la garde pénitentiaire. 

“Qu’est-ce que je vous ai dit à propos des téléphones ? C’est vous qui fouillez. Si on réussit à faire rentrer des téléphones ici, c’est quoi la raison des votre présence ? Vous voulez que je quitte mon bureau pour venir m’arrêter ici ?”, demande-t-il à un élément de la garde pénitentiaire. 

Avant de poursuivre : “Je vous ai dit quoi à propos des téléphones portables ? Pivi avait cinq téléphones portables. Avec un téléphone, à partir d’ici, je peux commanditer tout ce que je veux dans ce pays. Le téléphone est un moyen de communication et d’action. Si on met quelqu’un en prison, c’est pour ne pas qu’il soit en contact avec ses co-auteurs. Vous ne pouvez pas justifier la raison d’être d’un téléphone en prison”. 

“Cinq téléphones portables, où êtes-vous dans tout ça ? Dois-je quitter mon bureau tous les matins pour venir ici ?”, s’interroge le garde des sceaux qui précise que “je descends de l’aéroport comme ça, je ne suis même pas rentré chez moi. Vous n’avez pas conscience de cela”.

Parlant du colonel Mamadi Doumbouya, il affirme que “le monsieur est parti vers la mort, il ne sera jamais aimé. Les grades, pendant combien d’années, vous êtes dans ça ? Qui est venu vois donner ça ? C’est ce monsieur là. Dans la vie, il faut savoir faire des sacrifices. On vous a récompensés et en contrepartie, vous avez donné quoi ? Des téléphones portables passent ici comme si nous étions au marché. Après, on dit que le ministre de la justice est difficile”. 

Charles Wright assure que “quand je ne suis pas au pays, on pagaille. C’est normal ça? Je vous appelle tous les jours, c’est comme si je m’inquiétais. Je suis tous les jours sur le terrain et je parle beaucoup. Vous avez fait ce que vous avez voulu faire. La mort, c’est une seule fois. Vos agissements me prouvent à suffisance que je n’ai plus confiance en vous. Le pacte de confiance est terminé entre nous. Depuis l’extérieur, je ne vous ai pas dit qu’il y a des téléphones portables ici ? Je vous ai demandé d’aller voir telle cale, parce qu’il y a des téléphones là-bas. Est-ce que c’est à moi de veiller sur cela ?”

Abdoulaye Bella DIALLO, pour VisionGuinee.Info