De retour d’une tournée à l’intérieur du pays, le garde des sceaux dresse un bilan alarmant de la situation en milieu carcéral dans plusieurs préfectures du pays. En conférence de presse mercredi, Alphonse Charles Wright est revenu sur les détails de ce long périple qui lui a permis faire un constat.
Le ministre de la justice et des droits de l’homme estime qu’en dépit des efforts qui sont en train d’être faits, beaucoup de défis restent à relever. Il espère qu’avec l’implication de tous, les choses vont changer progressivement.
A Kindia rapporte-t-il, ‘’c’était moins pire par rapport à Faranah dont la situation je ne sais mêrme comment expliquer cela. Je me disais qu’au fur et à mesure qu’on avançait, les choses allaient s’améliorer, mais j’étais désagréablement surpris de constater que plus on avançait, plus je voyais combien de fois le mal est profond’’.
‘’A Faranah, un régisseur militaire a été arrêté. On lui a dit quels sont gens qui sont en détention ici, ils sont là pendant combien de temps. Il a répondu : ‘Vous savez, on m’envoie les gens, moi je les garde’. Il a fallu l’intervention du gouverneur pour ne pas qu’il soit poursuivi pour détention arbitraire. Il ne sait pas qu’un magistrat ne peut pas le donner un simple mandat de dépôt pour prendre quelqu’un et le garder. Il ne sait pas qu’il est là-bas depuis 10 ans’’, explique Charles Wright.
Le patron du département de la justice assure que ‘’le tribunal actuel de Faranah, c’est comme une porcherie. Un être humain qui respecte la justice, ne peut pas mettre des magistrats là-bas. Pendant combien d’années, des ministres disent ça ne va pas, mais qu’est-ce qu’ils ont fait pour changer la situation’’.
Sur le terrain, le garde des sceaux a constaté plusieurs failles. Il a mis en place un numéro vert pour signaler les problèmes. ‘’On a réglé beaucoup de problèmes depuis mon arrivée à travers cette tournée-là’’, souligne-t-il.
En se rendant à Kissidougou, le ministre Wright dit avoir trouvé une situation plus que préoccupante. ‘’Kissidougou, c’est autre chose. Là-bas on a transformé les détenus en fonds de commerce. D’abord, ils ont créé des taxes hors-la-loi. Pour venir saluer un parent en prison, il y a quelque chose à payer. Même si ton délai de détention est écoulé, tu ne sortiras pas sans argent. Plus grave, si on te condamne à six mois et 2 millions d’amende, si les six mois finissent, la loi dit de ne pas garder quelqu’un parce qu’il n’a pas payé d’amende, mais ils te gardent’’.
Abdoulaye Bella DIALLO, pour VisionGuinee.Info
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